L’armée en état d’alerte sur des frontières explosives: Une sécurité contraignante

L’armée en état d’alerte sur des frontières explosives:  Une sécurité contraignante

Outre les équipements acquis au cours des dernières années, parmi les plus performants au monde, la task-force mobilisée pour mener à bien ses différentes missions a multiplié toutes sortes de formations, d’entraînements et d’exercices soutenus régulièrement et méthodiquement.

Cela fait bientôt six ans que l’Algérie se retrouve littéralement «encerclée» par un ensemble de pays voisins dont l’instabilité chronique, aussi bien sécuritaire que socio-économique, pèse lourdement sur ses frontières.

Celles-ci sont placées sous haute surveillance depuis l’attaque de Tiguentourine et les mouvements des groupes extrémistes au niveau de la bande sahélienne font l’objet d’un suivi attentif parce qu’ils comportent des paramètres autres que le terrorisme. Les différentes factions extrémistes se nourrissent des nombreux trafics qui pullulent dans l’ensemble de la région sahélo-maghrébine, en particulier ceux des armes, de la drogue et des migrants.

Voilà au moins trois ans que l’ANP et la Gendarmerie nationale n’arrêtent pas de découvrir, chaque jour que Dieu fait, des caches d’armes à travers tout le territoire national et en particulier au niveau du Grand Sud. Pas plus tard que dimanche dernier, au matin, à Bordj Badji Mokhtar, du côté de la frontière algéro-malienne, un stock impressionnant a été encore déniché, comportant pas moins de 40 pièces lourdes dont deux lance-roquettes, quatre mitrailleuses et un lot conséquent de munitions. Signe concret, selon lequel la menace évolue crescendo.

La déferlante migratoire qui donne des sueurs froides aux Européens ne ménage pas non plus notre pays. Mais le phénomène, pour aussi endémique qu’il soit, ne constitue pas la principale source de préoccupation. Le véritable enjeu demeure, et de loin, le risque sécuritaire que font peser les mouvements continus des éléments terroristes en provenance de la Libye, du Mali et même d’autres pays de la région. Ce qui induit un engagement de l’armée à la hauteur de tous ces défis, conformément à l’article 25 de la Constitution qui lui assigne, entre autres missions, «la défense de l’unité et de l’intégrité territoriale du pays, ainsi que la protection de son espace terrestre, de son espace aérien et des différentes zones de son domaine maritime».

Outre les équipements acquis au cours des dernières années, parmi les plus performants au monde, la task-force mobilisée pour mener à bien ses différentes missions a multiplié toutes sortes de formation, d’entraînements et d’exercices soutenus, régulièrement et méthodiquement supervisés par le vice-ministre de la Défense nationale, chef d’état-major de l’Armée nationale populaire, le général de corps d’armée Ahmed Gaïd Salah. Ce ne sont pas là des exhibitions d’apparat, comme d’aucuns se plaisent à les imaginer, mais bel et bien des démonstrations de force, dont le message est clairement perçu par ceux auxquels il est destiné et dont les velléités agressives ne cesseront pas de cibler le pays sur ses frontières supposées névralgiques.

Ces démonstrations ont eu un impact appréciable, au plan international puisqu’elles ont étayé la conviction des états-majors étrangers, notamment occidentaux, que le partenariat sécuritaire avec l’Algérie est incontournable, de sorte que des dialogues stratégiques, comme celui avec les Etats-Unis ou dans le cadre des 5+5, contribuent à asseoir une stratégie commune de lutte antiterroriste dans la région, entre autres.

Pendant logique de cette démarche, l’action diplomatique a connu un élan novateur au cours des deux années écoulées, avec comme objectif pertinent de neutraliser les menaces qui prolifèrent tant en Libye qu’au Mali, au Niger et ailleurs. La doctrine en la matière, basée sur une neutralité absolue vis-à-vis de toutes les parties en conflit, consiste à prôner un dialogue inclusif seul à même de concilier les positions des uns et des autres et à ouvrir la voie à une réconciliation et un retour à la paix qui conditionnent la sauvegarde de l’intégrité et de la souveraineté des peuples. Ainsi, les volets militaire et diplomatique de la méthode algérienne agissent-ils de façon complémentaire pour veiller à la maîtrise vigilante des risques qui affectent toujours l’ensemble des frontières du pays.