L’ANP sur le qui-vive
La contrebande constitue pour les services de sécurité un défi majeur auquel ils sont affrontés au quotidien. Le phénomène a pris de l’ampleur depuis l’éclatement des crises aussi bien en Tunisie qu’en Libye.
Plus la situation au sein de ces deux pays est instable, plus les contrebandiers qu’on assimile désormais aux réseaux terroristes sont virulents.
La montée de l’intégrisme en Tunisie et les violences interminables enregistrées en Libye sont des facteurs qui définissent l’émergence du phénomène aux frontières dont les auteurs travaillent de concert avec les groupes armés. Cette complaisance et interconnexion place l’Algérie devant une lourde charge pour le maintien de la sécurité et la stabilité du pays, d’autant plus que ces criminels sont désormais armés et n’hésitent pas de confronter aux forces de l’Armée nationale populaire. Chaque jour des bilans sont rendus publics par le ministère de la Défense nationale, dont le dernier fait état de la neutralisation de pas moins de 16 criminels de différentes nationalités africaines.
L’opération menée sur la base de renseignements par un détachement de l’ANP du secteur opérationnel de la 6e Région militaire de In Guezzam, a permis la saisie d’une importante quantité de denrées alimentaires à la hauteur de 219 tonnes, un véhicule tout-terrain et six motos.
La région du Sud n’est certainement pas la seule zone où les contrebandiers s’adonnent à leurs activités, les frontières Est enregistrent également chaque jour des rapports établissant les activités de ce phénomène.
Au cours de ces dernières 48 heures, les forces de la Gendarmerie nationale, relevant du commandement de la 5e Région militaire, ont saisi un camion et deux véhicules transportant une importante quantité de carburant, le long du tracé frontalier à El Tarf, Souk Ahras et Tébessa.
Dans cette opération, les services de la Gendarmerie nationale ont récupéré 5952 litres de mazout et 666 litres d’essence destinés à la contrebande. Aux denrées alimentaires et le carburant, la contrebande s’intéresse aussi au fer. Dans une autre opération liée à ce trafic, les mêmes services ont saisi 130 quintaux de fer.
Ces quantités ne représentent que l’exercice de 48 heures, ce qui renseigne sur la profusion du phénomène qui menace l’économie du pays.
Néanmoins le dispositif stratégique dressé par les forces de sécurité est à même de freiner la croissance de la contrebande, laquelle est encouragée par l’instabilité politico-sécuritaire dans les pays voisins.
Le Mali est également considéré comme un pays menaçant pour l’Algérie d’où l’on redoute également le trafic d’armes et le trafic humain. L’Algérie, face à ces phénomènes semble être le seul pays qui combat le crime organisé sous toutes ses formes.
En l’absence d’un dispositif sécuritaire au-delà des frontières algériennes, la démission des gouvernements des pays voisins et l’incompétence du maintien de l’ordre font que l’Algérie reste l’unique maillon fort de la région qui jusque-là a su maîtriser la situation