Des sons discordants
Combien de temps faudra-t-il attendre encore pour autoriser le développement de la 3G en Algérie, une technologie qui a fait déjà son temps presque dans toute l’Afrique?
Des non-dits entourent le dossier de l’introduction de la 3G en Algérie. Les zones d’ombre sont telles que les mem-bres du gouvernement se renvoient la balle.
Le ministre des Finances auquel M.Benhamadi a reproché le blocage de l’acquisition de Djezzy (qui aurait freiné le lancement de la 3G), recadre son collègue. Interrogé sur le dossier de la cession de Djezzy à l’Etat algérien, le ministre des Finances, M.Djoudi, a affirmé que l’action du gouvernement sur ce plan «est concertée». «Il y a une action gouvernementale concertée, que ce soit sur la 3G ou concernant le dossier Djezzy, tout se fait dans le cadre de la concertation. Il n’y a aucun couac là-dessus», a-t-il assuré. Le ministre n’en dit pas plus sur ce sujet.
Sur un autre plan, le ministre de la Poste affirme que la 3G ne peut pas servir de catalyseur aux révoltes populaires.
Il explique que le frein est plutôt Djezzy appartenant actuellement en totalité à Wimlpelcom (russe). Ainsi, le gouvernement donne l’impression de jouer à l’Arlésienne. On en parle depuis des années sans voir l’ombre de sa concrétisation. De quoi il en retourne réellement? Le retard du lancement en Algérie de la téléphonie mobile de troisième génération (3G) est dû au report de l’acquisition de l’opérateur Djezzy et non pas à une prétendue crainte du «printemps arabe», a affirmé, jeudi dernier à Alger, le ministre de la Poste et des TIC en marge d’une séance plénière à l’APN consacrée à l’examen du projet de loi régissant le secteur de la poste et des TIC. Le dossier de la 3G traîne depuis 2004. En 2011, un premier appel à concurrence pour l’attribution de la licence 3G avait été lancé. L’Etat avait marqué un énième recul sur le dossier. Le ministre des Télécommunications est revenu sur la décision et a annulé l’appel à concurrence.
Mais combien de temps faudra-t-il attendre encore pour autoriser le développement de la 3G en Algérie, une technologie qui a fait déjà son temps presque dans toute l’Afrique? La 3G est en «fin de cycle», il faut aller directement à la 3G+ ou la 4G pour combler le retard, l’Afrique y est déjà passée, il ne manque que l’Algérie et l’Erythrée, disent les spécialistes.
Chez nous, les dates et échéances aussi incertaines, se suivent les unes après les autres sur cette question tellement aplatie qu’on y croit plus. La dernière annonce en date, mercredi dernier à l’APN, ressemble aux précédentes: l’opération 3G sera lancée une fois le dossier rachat de Djezzy mis au point ou finalisé! Or, les négociations autour de l’acquisition de Djezzy s’étirent dans le temps et prennent la démarche à rebondissements.
Le même responsable a déclaré, il y a quelques jours, que l’opération lancement de la 3G allait être fixée avant la fin du mois en cours. «Je reconnais qu’il y a un retard dans ce dossier et nous oeuvrons à le régler dans les meilleurs délais», a-t-il indiqué imputant ce retard au «travail de l’État pour préserver ses intérêts économiques d’autant plus que l’opérateur Djezzy sera une entreprise algérienne à 51%».
L’Etat ne veut pas priver l’opérateur de téléphonie mobile Djezzy, qui compte actuellement plus de 17 millions d’abonnés, du marché de la 3G et a donc décidé de reporter l’opération dans l’intérêt général, a-t-il expliqué. «Je reconnais avoir annoncé, à plusieurs reprises, des dates pour le lancement de la 3G, mais cela dépend entièrement de l’achat par l’Etat de l’opérateur Djezzy», a-t-il souligné.
Concernant le rachat de Djezzy, le ministre a expliqué qu’il s’agit d’une «opération complexe qui nécessite le temps nécessaire».
Le ministre avait annoncé, le 4 avril courant, devant les membres de la Commission parlementaire du transport, de la poste et des télécommunications, que le lancement de la 3G en Algérie «se fera juste après l’acquisition de Djezzy par l’Etat (c’est-à-dire), dans deux à trois semaines».
