L’Algérie doit-elle régler ses comptes ?

L’Algérie doit-elle régler ses comptes ?

A l’heure où les gendarmes et autres corps de sécurité se font de plus en plus zigouiller et que les activités terroristes s’intensifient, l’une des réponses de notre gouvernement a cette recrudescence de la violence est celle d’accélérer l’indemnisation des 17.000 familles de terroristes…..Non non, vous avez bien lu ! C’est les familles de terroriste tués au combat qui se font indemniser. C’est comme si les soldats français qui ont combattu le FLN se voient verser une pension d’anciens combattants a leur famille de la part de l’état algérien.

Ce qui pose problème n’est pas tant le fait d’indemniser ou amnistier des terroristes. Mais il demeure une autre problématique qui se profile derrière le maquis et pointe le bout de son Kalachnikov.

L’un des effets pervers de cette politique du pardon à tout azimut et de l’amnésie collective, se fait ressentir au cœur même de la société algérienne, bien entendu c’est le peuple « pour ne pas changer » qui se la reçoit en pleine tronche.

Ce même peuple qui « dit-on » a voté en masse pour la réconciliation nationale, serait donc victime de sa propre bonté ? Le but n’est pas tant de savoir si le référendum était truqué ou pas, mais a cette époque déjà , je fut étonné de voir tant d’Algériens recevoir cette initiative comme bonne et une possible réponse a l’impasse du terrorisme qui depuis plus de 18 ans n’arrête toujours pas de faire couler du sang.

il aura donc suffi de quelques années pour que ceux qui ont toléré ou accepté cette lois ne serait-ce que par leur silence, déchantent et commencent a le regretter amèrement . Pire que ça ! Ceux qui on combattu ces mêmes terroristes nourrissent aujourd’hui une haine non pas contre leur ennemi d’hier mais contre l’état d’aujourd’hui.

L’un des signaux qui souligne les prémisses d’une grave crise dont la société algérienne devra assumer les effets et affronter les années a venir, se démontre à mes yeux dans ce jugement qui a été rendu il y a quelques jours au tribunal criminel d’Oran, où l’inculpé, un homme de 42ans ex Caporal chef qui a servi dans l’armée entre 1996 et 2001, s’est vue infligé une peine d’un an d’emprisonnement.

Son crime fut d’inscrire sur un mur d’une école « Vive le terrorisme » et « Vive el djihad ». L’homme justifie son acte au juge : « J’étais sous l’emprise de la colère, monsieur le juge. La raison est directement liée au sempiternel problème de la bureaucratie qui entravait ma requête pour la création d’un kiosque multiservices. Je suis sur la brèche depuis que j’ai quitté la marine en 2001 ».

Nous avons donc un état qui blanchit ces criminels, des citoyens qui se retrouvent non seulement face a leurs bourreaux mais qui en plus de cela , ces mêmes bourreaux se voient jouir de pensions alors que les victimes elles, peinent a survivre et a se reconstruire après plus de 10 ans de souffrance.

Essayez a tout pris d’effacer le passé sans juger ces protagonistes n’a jamais rien donné de bon, depuis la nuit des temps l’histoire nous a démontré que les guerres suscitent autant de haine par la suite que pendant.

Si notre pays ne rend pas justice et ne confronte pas son peuple divisé et meurtri avec ces responsabilités, ce dernier s’en chargera par lui même et nous auront droit à des condamnations publiques ou des jugements populaires.

Pour le moment cela commence par des graffitis et une démonstration de haine a l’encontre des autorités, mais si les conditions de vie ne s’améliorent pas et que l’injustice ne fait que s’amplifier, les victimes des terrorismes n’auront comme seul et dernier recours que celui de se faire justice par eux même et dans ce cas là, c’est toute l’Algérie qui sera impliquée.