La récente sortie du président de la FAF comportait certaines incohérences dans le discours : Quand Zetchi plagie et se contredit

La récente sortie du président de la FAF comportait certaines incohérences dans le discours : Quand Zetchi plagie et se contredit

Le président de la Fédération algérienne de football (FAF), Kheireddine Zetchi, était invité par la Chaîne III vendredi dernier. On n’a pas eu le temps de revenir, dans la foulée, sur ses propos. Mais il faut dire qu’ils présentaient des incohérences. A la réécoute de ses déclarations, on se rend compte que l’homme fort de la FAF a bien parlé sans dire grand-chose. Il s’est même contredit par moments. Surtout si l’on se réfère à certains communiqués publiés par son instance dans un passé récent. Explications…

Le « scoop » c’était que Zetchi a, bel et bien, songé à renoncer à son poste d’homme le plus influent à la FAF. « Oui, j’ai songé à démissionner. Il y’a eu une saturation après deux ans à tête de la FAF où j’ai travaillé dans des conditions extrêmement pénibles, en raison du lourd héritage. Nous n’avons été épargnés. Nous avons subi des attaques gratuites. Tout ce cumul d’événements, a fait qu’au retour d’Egypte, j’étais en pleine réflexion concernant mon avenir», avait avoué le propriétaire du Paradou AC au journaliste Maâmar Djebbour qui l’avait reçu dans sa matinale sportive du vendredi.

Le désir de quitter le navire n’est donc pas récent et remonterait même à l’avant-Coupe d’Afrique des nations. Une tendance que le successeur de Mohamed Raouraoua avait, via un communiqué publié sur le site de la structure footballistique, démentie catégoriquement : « C’est avec une immense consternation et un profond regret que la Fédération algérienne de football (FAF) est en train d’assister, depuis quelques jours, à une campagne acharnée pour gâcher la fête des Algériens et saper le moral de nos compatriotes, alors que l’Algérie est championne d’Afrique, sacrée en Egypte 2019, et ce, en annonçant à tout-va la démission de son Président, M. Kheireddine Zertchi », indiquait la mise au point.

Dans le paragraphe suivant de la note, on pouvait lire que « Ce dernier ainsi que les membres du Bureau fédéral s’inscrivent en porte-à-faux contre toutes les informations colportées ici et là, par différents médias, concernant une supposée démission de M. Zetchi qui, jusqu’à cette heure-ci, vaque le plus normalement du monde à ses activités au sein de l’instance fédérale.» Contradiction dans toute sa splendeur.

Comme il a dit lui

Par ailleurs, comme le sélectionneur national Djamel Belmadi, Zetchi a tiré à boulets rouges sur les médias et les personnes qui n’ont pas cessé de nuire à la sélection et son entourage avant, pendant et après la CAN en parlant de « jeu malsain de certains pseudo consultants de télévisions dont l’unique objectif est de créer la haine et la Fitna.»

Derrière le micro de la radio, il leur a demandé d’« aider par le silence » en notant qu’« il faut qu’ils reviennent à leurs places. Ils n’ont aucune expérience et s’ils veulent prouver, ils n’ont qu’à aller sur les terrains. Ils ont fait beaucoup de mal à l’Equipe nationale et au football algérien avec leurs déclarations.» Plus loin encore, et toujours à l’instar du driver de l’EN, le boss des lieux à Dely Brahim a chargé une personne en particulier : « Parmi ceux qui nous critiquent, quelqu’un dont on se souvient des résultats qu’il a obtenu avec son ancien club lorsqu’il dirigeait les catégories jeunes. On a rien de son travail en réalité », a-t-il lancé concernant Ali Bencheikh sans le citer nommément.

On peut dire que c’est du Belmadi dans le texte puisque le chef de la barre technique de l’EN avait parlé de « gens qui sont là où ils ont l’habitude de s’exprimer. Vomir leur haine, ils sont des criminelles de l’audiovisuel. Le mal est profond. Ils enfilent leur costume de mariage pour nous fatiguer.

Ils racontent des bêtises. Venez sur les terrains, faites votre liste de joueurs, mettez un système de jeu en place, faites les bien jouer comme Barcelone, gagner et apporter un plus au pays et là j’applaudirai. Mais aller sur les plateaux et amenez des papiers et un stylo comme des docteurs, j’ai l’impression que ces gens n’ont pas de famille. J’ai l’impression qu’ils vivent tout seul. Du plateau, à la maison. De la maison au plateau, ils ne rencontrent personne.» Un peu plus rentre-dedans que Zetchi mais c’est plus ou moins le même fond en dépit de la différence de forme.

Apolitique ! Vraiment ?

Dans un autre registre, celui qui gère les affaires de la balle ronde algérienne depuis mars 2017 est revenu sur son absence de la cérémonie officielle organisée par le Chef de l’Etat intérimaire Abdelkader Bensalah après le retour des terres égyptienne avec le trophée de la CAN-2019. En cette réception tenue au Palais du Peuple, les médailles de l’Ordre du Mérite ont été décernées aux Champions d’Afrique ainsi qu’à Belmadi.

« Ça a été très mal vécu de ma part. Heureusement que l’accueil et la reconnaissance du peuple a tout compensé pour moi », a reconnu Zetchi en ajoutant que « moi, je suis apolitique et quand je suis venu à la tête de la FAF c’est pour développer le football national et pas pour faire de la politique.» Une précision qui ne tient pas vraiment la route sachant la manière avec laquelle il a fini sur le fauteuil du président de la FAF. Les décideurs à l’époque l’avaient soutenu, surtout El-Hadi Ould-Ali qui était à la tête du ministère de la Jeunesse et des Sports (MJS), pour être « élu ». Si ça c’est être apolitique, il faudra revoir la définition du mot sur le dictionnaire.

Samba ou pas ?

Evoquant les prochaines échéances qu’attendent l’équipe nationale, le chairman du PAC a assuré que« pour la date FIFA du mois d’octobre prochain, nous allons disputer deux grands matchs amicaux, dont un face à une sélection sud-américaine, dont je préfère taire le nom.» Un anonymat incompréhensible puisque Belmadi avait, trois jours plutôt, révélé que l’Algérie « a la possibilité de jouer le Brésil en amical, mais je ne suis pas sûr qu’on aille vers cette option car il y a d’autres éléments qui peuvent être dérangeants. Jouer le Brésil, cela voudrait dire disputer un seul match pour différentes raisons. On ira vers deux oppositions au mois d’octobre qui seront moins prestigieuses mais qui tendront plus vers le travail et ce qui nous attend au mois de novembre (la Zambie et le Botswana pour le compte des éliminatoires de la CAN-2021 NDLR).»

En décrypté, l’ancien entraîneur d’Al-Duhail ne veut absolument pas d’un duel face aux « Auriverdes ». Du coup, Zetchi a flouté le nom de l’adversaire qui avait pourtant filtré. A ses yeux, jouer le récent vainqueur de la Copa América n’est pas refusable en raison du CV des Brésiliens. Ainsi, il a tenté de laisser la porte entrouverte alors que le driver

d’ « El-Khadra » l’a déjà fermée. Pas sur la même longueur d’ondes avec le coach bien qu’il assure que les relations professionnelles « sont excellentes, tandis que sur le plan humain, elles sont fraternelles.» L’éventualité d’affronter la « Samba» fait que Zetchi ne sait plus sur quel pied danser et, dans les jours à venir, il y a risque de se marcher sur les pattes