La liste électorale dans la capitale crée la fitna au sein des partis : Les batailles d’Alger

La liste électorale dans la capitale crée la fitna au sein des partis : Les batailles d’Alger

Sachant que la capitale dispose du plus grand quota de sièges à l’APN avec 37 places, les cadres se bousculent pour se classer en pole position.

C’est une véritable source à problèmes. La liste électorale d’Alger mine les partis. L’approche du délai de dépôt des candidatures, prévu pour le 5 mars, accentue les tensions au sein des formations politiques. Sachant que la capitale dispose du plus grand quota de sièges à l’APN avec 37 places, les cadres se bousculent pour se classer en pole position. Même ceux qui résident en dehors de la capitale tentent leur chance. La confection de cette liste est un test difficile pour les partis. Qu’ils soient de la coalition ou de l’opposition, les formations politiques font face à un casse-tête chinois sans précédent.

La situation est plus compliquée pour le parti majoritaire. Avec 618 dossiers de candidatures, le FLN aura du mal à faire le choix. Surtout qu’il ne s’agit pas uniquement de simple militant. Des ministres, des députés et des cadres de l’Etat se livrent une bataille féroce pour chapeauter la liste de la capitale. «C’est la guéguerre pour se placer en pole position dans la liste d’Alger», avoue une élue du parti qui déplore que les jeunes militants se retrouvent marginalisés devant la présence des poids lourds. Ces derniers risquent de se retrouver en bas des listes ce qui minimise leur chance de décrocher un siège dans le prochain mandat.

Contrairement, les femmes sont un peu privilégiées par la loi du quota de 30%. Même si elles ne sont pas classées en pole position, les femmes obtiennent le second siège de fait. C’est pourquoi tout le monde veut être classé parmi les trois premières places pour assurer d’avance son titre de député. Ce qui est certain est le fait que les listes électorales d’Alger promettent leur lot de tracas pour les directions. Ould Abbès, qui a préféré cultiver le suspense jusqu’au 5 mars, ne va pas échapper à la contestation.

Les éliminés de la course électorale risquent sérieusement de plonger le parti dans un nouveau feuilleton de crise. En outre, la nouvelle alliance concoctée entre le mouvement Ennahda, le Front du développement et de la justice ainsi que le mouvement El-Bina affiche déjà un malaise. La confection de la liste électorale fait l’objet d’un conflit entre les militants et les cadres des différentes formations. Ces derniers refusent de faire des concessions allant jusqu’à menacer le pacte conclu il y a à peine un mois pour unifier leur direction.

L’absence de concessions par les uns et les autres, laisse place à des tiraillements. Contacté par nos soins, le député Khebaba Youcef du mouvement Ennahda, qui est également candidat, minimise ce malaise. «C’est tout à fait normal qu’il y ait une concurrence entre les militants, cela fait partie du jeu démocratique», a-t-il affirmé et «la confection de la liste d’Alger fait l’objet de discussions au sein des trois partis», a-t-il affirmé en précisant que la presse a tendance à gonfler les choses. Selon lui, la confection de la liste d’Alger fait l’objet de débats entre les mouvements alliés.

Le bureau de l’alliance des historiques d’Ennahda multiplie ses réunions ces jours-ci pour trouver des solutions au problème de la liste d’Alger. Le Mouvement de la société pour la paix MSP et le Front du changement ont déjà fait les frais.

La fusion conclue au niveau central n’a pas été traduite sur le terrain puisque les candidats des uns et des autres ne se sont pas entendus sur le classement ce qui a ouvert le champ à des tiraillements. Les partis ont encore le délai jusqu’au 4 mars, la veille du dépôt des candidatures pour ficeler leurs listes.