Iran : l’EI revendique une double attaque à Téhéran, au Parlement et au mausolée de Khomeyni

Iran : l’EI revendique une double attaque à Téhéran, au Parlement et au mausolée de Khomeyni

Les médias officiels iraniens font état de plusieurs morts au cours d’attaques qui ont visé mercredi des lieux hautement symboliques.

Le bilan et les circonstances des deux attaques quasi simultanées ayant visé mercredi 7 juin au matin deux lieux hautement symboliques en Iran, le Parlement et le mausolée de l’ayatollah Khomeyni, demeuraient incertains en milieu de matinée.

L’organisation djihadiste Etat islamique a revendiqué les attaques des deux sites, distants d’une vingtaine de kilomètres, par son canal d’information habituel, Aamaq.

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Selon l’agence de presse privée Tasnim, plusieurs personnes ont été tuées et d’autres blessées lors de l’attaque du Parlement, au cœur de Téhéran. Sur les réseaux sociaux, la photo d’un assaillant à l’une des fenêtres du bâtiment, diffusée par l’agence, circulait largement.

La télévision d’Etat a rapporté qu’un homme s’était fait exploser au quatrième étage du Parlement, alors que les forces spéciales avaient donné l’assaut contre deux assaillants armés. Des coups de feu dans l’enceinte du lieu avaient été signalés un peu plus tôt.

Une réunion d’urgence du conseil national de sécurité a été convoquée par le ministre de l’intérieur, Abdolreza Rahmani Fazli. Selon le ministère du renseignement, « trois opérations terroristes avaient été prévues ce matin à Téhéran », l’une des équipes ayant été « neutralisée » avant de pouvoir passer à l’action.

« Attaque-suicide »

Au mausolée du fondateur de la République islamique, un ou plusieurs assaillants ont pénétré du côté ouest et ont ouvert le feu avant d’actionner une ceinture explosive, selon l’agence IRNA, qui a fait état de cinq blessés.

Ce genre d’attaques quasi simultanées dans des lieux hautement symboliques est très rare en Iran. Si, par le passé, l’Iran a été confronté à plusieurs reprises à un terrorisme intérieur, notamment du fait de l’organisation des Moudjahidin du peuple ou de groupes armés kurdes, la menace du djihadisme sunnite se fait de plus en plus pressante alors que Téhéran est engagé militairement en première ligne en Irak comme en Syrie contre l’organisation Etat islamique (EI). Depuis le début de l’année, l’EI a multiplié les menaces à l’égard de Téhéran dans le cadre de ce que le groupe djihadiste présente comme une guerre de religion entre sunnites et chiites.

Ces attaques s’inscrivent de surcroît dans un moment de tension régionale extrême, après que l’Arabie saoudite, les Emirats arabes unis et plusieurs de leurs voisins ont rompu leurs relations diplomatiques avec le Qatar, accusé de « soutien au terrorisme » et de complaisance envers l’Iran.