Interdiction d’importations de véhicules non conformes, Des concessionnaires en appellent à l’intervention de chancelleries

Interdiction d’importations de véhicules non conformes, Des concessionnaires en appellent à l’intervention de chancelleries

d-9-500-vehicules-interdits-dentree-01b56.jpgFace à cet état de fait, le chiffre des 40 000 clients non encore livrés, sur la période allant de mars à ce jour, risque d’être revu à la hausse, si aucune décision politique n’est prise.

La décision du gouvernement de bloquer les importations des véhicules neufs en Algérie jusqu’à nouvel ordre, notamment ceux qui ne répondent pas aux exigences du nouveau cahier des charges, prend une nouvelle tournure. Elle risque de devenir une affaire d’État à État, sachant que des chancelleries ont été approchées par certains concessionnaires automobiles pour intercéder auprès du gouvernement algérien afin de lever le verrou sur ce blocage qui, vraisemblablement, s’inscrit dans la durée, d’autant qu’aucune échéance n’est avancée par les pouvoirs publics. Selon des sources concordantes, les commissions économiques et commerciales de plusieurs ambassades établies à Alger ont formellement été saisies par les concessionnaires automobiles pour tenter de débloquer la situation, arguant que les représentations automobiles vivent une situation financière suffocante.

Certaines seraient même à la limite de la cessation de paiement et envisageraient de réduire leurs effectifs dans un proche avenir. Alors que les remboursements des clients ont commencé depuis au moins dix jours, les commandes ont été gelées à cause de l’indisponibilité des véhicules dans les stocks. Et pour cause, plus de 20 bateaux sont encore en rade aux ports de Djen-Djen (Jijel) et de Mostaganem. Notamment à Jijel où le port est totalement congestionné par les bateaux et les voitures en souffrance, que ce soit les quotas à refouler ou ceux répondant au nouveau cahier des charges, donc autorisés à être introduits sur le sol algérien. Selon nos sources, il y aurait même des bateaux qui auraient rebroussé chemin en haute mer à cause de cette situation, d’une part, et à cause de la non-conformité des véhicules embarqués à partir des pays producteurs et exportateurs, d’autre part. Face à cet état de fait, le chiffre des 40 000 clients non

encore livrés, sur la période allant de mars à ce jour, risque d’être revu à la hausse, si aucune décision politique n’est prise.

Pour le moment, seule l’Association professionnelle des banques et établissements financiers (Abef) est sortie de sa réserve pour rappeler que l’importation des pièces de rechange ne fait pas partie du champ d’application de l’arrêté ministériel signé le 23 mars dernier fixant les cahiers des charges relatifs aux conditions d’exercice des activités des concessionnaires de véhicules neufs, et ce, en inférant que ce créneau continue à obéir à la réglementation en vigueur.

Mais pas un seul mot sur la situation qui prévaut actuellement chez les concessionnaires, les banques, les ports et les chaînes de production. Du coup, on se demande pourquoi la décision de bloquer les importations des véhicules neufs a touché tous les concessionnaires, et ce, juste après la publication du nouveau cahier des charges au Journal officiel. Applaudi par les concessionnaires (pas tous évidemment), mais aussi par l’opinion publique, car il mettra fin aux “cercueils à roulettes”, le nouveau cahier des charges dérange.

À moins que l’on ne soupçonne un délit d’initié ! On en saura davantage dans les jours à venir…

F.B.