Ils dénient à Sellal et à Ouyahia le droit de parler en leur nom: Les Patriotes en appellent à Bouteflika et à Gaïd Salah

Ils dénient à Sellal et à Ouyahia le droit de parler en leur nom: Les Patriotes en appellent à Bouteflika et à Gaïd Salah

Exaspérés par les “promesses non tenues”, les Patriotes font état de leur situation sociale précaire et dénoncent leur “exploitation politicienne”, notamment par le RND.

Près d’une soixantaine de délégués des Patriotes et autres groupes d’autodéfense (GLD), issus de trente-sept wilayas ont tenu, hier, une réunion à Birkhadem, à Alger, sous la présidence de Mourad Taâmallah, de l’Organisation nationale pour la défense des droits des Patriotes (ONDDP).

L’objet de la réunion étant de débattre des textes réglementaires les régissant et restés en suspens. Ainsi, dans une déclaration liminaire distribuée à la presse, les Patriotes se disent “marginalisés” par le gouvernement qui rechigne à appliquer les dispositions contenues dans le décret présidentiel n°68 et promulgué dans le Journal officiel en 2013 qui stipule dans son article 77 que “tout citoyen ayant participé à la lutte antiterroriste et ayant par conséquent fait partie des forces combinées de sécurité a le droit à la retraite et autres avantages attachés à cette qualité”. Refusant de s’inscrire dans un nouveau cycle d’actions de protestations, Taâmallah constatera, néanmoins, que les maigres “acquis” obtenus jusque-là, en termes de satisfaction des revendications sociales, par cette frange de résistants, n’ont été rendus possibles que grâce à leur forte mobilisation. Et de rappeler, ainsi, le sit-in de la place des Martyrs, à Alger, ou encore la marche de Boufarik, des démonstrations vite réprimées, du reste, par les forces de l’ordre. Exaspérés par les “promesses non-tenues”, les Patriotes font appel aujourd’hui au premier magistrat du pays ainsi qu’à Ahmed Gaïd Salah, vice-ministre de la Défense.

Et s’ils en réfèrent au chef de l’État car signataire, lui-même, du décret en question, le choix porté sur la personnalité du chef de l’état-major de l’ANP revient au fait que “l’armée a toujours constitué le principal partenaire des  Patriotes”. L’exploitation politicienne, voire électorale, de leur situation sociale précaire a été,  en outre, mise en exergue, notamment lors des élections présidentielles lorsque le directeur de campagne du Président-sortant, Abdelmalek Sellal, s’était montré très avenant avec les Patriotes.

Depuis, plus rien ; le Premier ministre est, selon eux, toujours aux abonnés absents.

Il en est de même pour Ahmed Ouyahia, secrétaire général du Rassemblement national démocratique (RND), qui prétend, lui, que la base militante de son parti est constituée de Patriotes. “Cela n’est pas vrai ! Nous ne faisons pas de politique. Notre parti, c’est l’Algérie. Nous refusons qu’Ouyahia continue encore à parler au RND des Patriotes. En revanche, il devrait, en sa qualité de directeur de cabinet de la présidence de la République, plutôt appliquer la loi, notamment ce fameux décret nous régissant”, a martelé Mourad Taâmallah.

Tentant d’expliquer la valse-hésitation des pouvoirs publics à leur égard ainsi que la discrimination dont ils font l’objet, l’orateur n’exclut aucunement des pressions provenant de la mouvance islamiste qui présente à ce jour les Patriotes comme de vulgaires “milices” de tueurs et de kidnappeurs.

Face à ce retour de la propagande “qui-tue-quiste”, les Patriotes signent et persistent : “Nous n’avons fait que combattre le terrorisme. Nous avons défendu et les institutions de la République et le peuple. Certains d’entre nous ne trouvent même pas de quoi manger aujourd’hui, et pourtant, ils continuent à porter les armes.”