Il accuse le ministre d’instrumentaliser un syndicat rival: Le Cnes charge Hadjar

Il accuse le ministre d’instrumentaliser un syndicat rival:  Le Cnes charge Hadjar

Le torchon brûle entre le Conseil national des enseignants du supérieur (Cnes) et leur ministre de tutelle, Tahar Hadjar, aujourd’hui en campagne pour les législatives dans sa circonscription à Tiaret. Dans un communiqué rendu public hier et signé par son coordonnateur national, Abdelmalek Azzi, le Cnes n’a pas lésiné sur les mots pour qualifier le “syndicat” rival dirigé par Mellat, dont un prétendu congrès s’est tenu en décembre dernier à Constantine, de “chargé de mission”, d’“usurpateur”, de “produit de laboratoire” et d’être “fabriqué dans les travées du ministère”. Dans ce texte destiné à lever le voile sur les ressorts du bras de fer provoqué, lit-on, par l’“usurpateur, M. Mellat” et à éclairer l’opinion, mais aussi les enseignants affiliés et les hautes autorités du pays, le Cnes, qui maintient son refus de se “plier à la décision de gel” de ses activités décidée par les autorités, alors que son rival “s’est empressé d’accueillir favorablement la décision pour permettre au ministre de mener campagne tranquillement”, accuse le “syndicat rival” de mener un travail de sape à l’encontre de la structure qu’il dirige.

Il s’étonne du fait que ce “syndicat” n’ait pas dénoncé la violence dont ont été victimes certains enseignants de la part de “baltaguis” en février dernier dans l’enceinte de l’université. “Comment se fait-il qu’il ne dénonce pas la violence ?” s’interroge-t-il, en suggérant “qu’il fait partie d’un plan visant à faire taire les voix des enseignants pour ne pas gêner les responsables affairés à soigner leur image, surtout pour ceux qui sont candidats”.

Parmi les autres griefs retenus par le Cnes qui attestent, selon lui, de l’usurpation de qualité par ce “pseudo-syndicat” : “fraude et viol de la loi”, “falsification de la griffe”, “préfabrication de 70% des congressistes”, “le dossier présenté au ministre du Travail est vide” et, enfin, “les interrogations autour du dépôt de plainte à l’égard du Cnes, la veille de la journée de protestation qu’il devait organiser le 6 mars dernier”. En plus d’imputer la responsabilité au ministère de tutelle face à cette situation, le Cnes met en garde contre les “conséquences dangereuses” qui peuvent en découler et préjudiciables “à la stabilité du secteur dans ses moments sensibles” et se dit déterminé à poursuivre le combat “contre la forfaiture”.

Le règne de l’impunité

Cette sortie du Cnes intervient alors qu’une grande réunion est prévue aujourd’hui entre les enseignants de l’université Alger III et le doyen récemment nommé.

À l’ordre du jour : le dossier des étudiants agresseurs que l’administration tente visiblement d’éviter. Récemment encore, les enseignants n’ont pas manqué de dénoncer la fuite en avant du ministre et de la direction de l’université qui tergiversaient sur la question. Auront-ils gain de cause aujourd’hui ? Les enseignants soumettront, en tout cas, la question à un responsable qui fait partie de cette structure que le Cnes dénonce…