Il a gelé ses fonctions au sein du bureau national du RND: Ouyahia lâche Bouchouareb

Il a gelé ses fonctions au sein du bureau national du RND: Ouyahia lâche Bouchouareb

Avec cette sortie forcée, l’ancien ministre de l’Industrie se précipite dans une chute libre qui a commencé il y a de cela quelques mois déjà.

Entre le secrétaire général du RND et Abdeslam Bouchouareb, membre du bureau national du parti, c’est la disgrâce. Ahmed Ouyahia a gelé les fonctions de son chargé aux relations extérieures et de la communauté à l’étranger. Cette décision intervient à quelques jours de la tenue de la session du Conseil national du RND, selon des sources internes du parti, qui affirment que «Ouyahia ne veut plus de Bouchouareb ».

Cependant, c’est ce dernier qui a fini par comprendre son lâchage et qu’il était indésirable dans l’entourage partisan et immédiat de celui qui occupe également la fonction de Premier ministre. Bouchouareb a donc écrit au secrétaire général du parti « lui demandant de le décharger de ses responsabilités au sein du parti ». Ce que le patron du RND a, tout naturellement, accepté. Et comme le RND n’est pas le parti où les scandales s’écartent et se déversent sur la place publique, l’on a préféré «laver le linge en famille» et camoufler ce qui ressemble à une fin de mission, en une séparation à l’amiable. Hier, en fin de journée, le parti a confirmé dans un communiqué laconique posté sur sa page officielle facebook que « M. Ahmed Ouyahia, secrétaire général du RND, gèle la qualité de membre exercée par M. Abdeslam Bouchouareb, au sein du Bureau national, sur demande du concerné ».

Avec cette sortie forcée, l’ancien ministre de l’Industrie se précipite dans une chute libre qui a commencé il y a de cela quelques mois déjà. Abdeslam Bouchouareb a été renvoyé du département ministériel qu’il dirigeait sous Sellal, à l’arrivée de Abdelmadjid Tebboune à la tête de l’Exécutif, le 25 mai dernier. Sa gestion du secteur avait été montrée du doigt.

Maintenu pourtant dans les instances dirigeantes du parti, il a fini par tout perdre, avec le retour d’Ouyahia aux affaires du gouvernement. Visiblement, l’on a décidé d’enterrer à jamais ce ministre dont le mon est lié aux scandales de corruption, puisqu’il a été cité dans les Panama Papers. En avril 2016, Le Monde dont la rédaction fait partie des 107 rédactions originaires de 76 pays dont l’enquête a été coordonnée par le Consortium international des journalistes d’investigation (CIJI), a révélé que l’ex-ministre « est propriétaire d’une société offshore, Royal Arrival Corp, domiciliée au Panama. La société créée en avril 2015 exerce dans l’intermédiation commerciale avec plusieurs pays ».

Ce qu’a démenti Bouchouareb à l’époque lors de travaux d’une commission parlementaire, citant des «pressions de lobbies internes et surtout étrangers». Rappelons qu’à la même époque, Ouyahia n’avait pas hésité à soutenir son ministre. Qu’est ce qui a donc changé ?