Hydrocarbures en provenance d’algérie la tunisie veut réduire de 30% ses importations gazières

Hydrocarbures en provenance d’algérie la tunisie veut réduire de  30% ses importations gazières

La Tunisie fait ainsi face à une sérieuse crise énergétique. Plusieurs compagnies pétrolières sont à l’arrêt.

La société publique tunisienne des hydrocarbures (Etap) connaît de moins bons chiffres. Et les choses ne semblent pas aller mieux. Elle prévoit, dans ses projections, de relever la production de gaz de 15% et de réduire de 30% les importations gazières en provenance d’Algérie, le principal fournisseur du pays. Cependant, cet objectif sera manifestement contrarié par la conjoncture pétrolière (une déprime des marchés du brut) et par des mouvements sociaux en Tunisie, une situation difficile, y compris pour des compagnies étrangères impliquées dans le marché pétrolier tunisien. La société autrichienne, OMV, par exemple, qui opère sur le gisement onshore de Nawara aux côtés de l’Etap n’arrive pas à sortir de ses problèmes. Du coup, la production de gaz naturel de la concession de Nawara, qui devait démarrer en 2016, ne sera mise en route qu’en 2019. C’est ce qu’indique la société autrichienne. Le retard est imputable, entre autres, à la chute des prix du pétrole, qui a plombé les finances des partenaires, et aux mouvements sociaux. “Les progrès du projet ont été négativement affectés par le contexte récent de la baisse des prix du pétrole et d’autres défis, tels que les problèmes de gestion des terres et, plus récemment, les troubles sociaux dans le Sud. Ceux-ci se traduisent par des coûts accrus et des retards dans la première production commerciale”, ainsi que l’explique Johann Pleininger, directeur en charge de l’amont d’OMV, selon des propos rapportés par Natural Gas World. Le projet d’une valeur d’un milliard de dollars devrait générer 2,4 millions de mètres cubes par jour de gaz commercial, plus du condensat et du GPL. Cela augmentera la production tunisienne de gaz dans des proportions acceptables. Par ailleurs, il permettra de relancer la production d’hydrocarbures nationale qui a chuté de plus de la moitié durant les dix dernières années. La concession de Nawara est située dans la région de Tataouine au sud-est du pays et est contrôlée à parts égales entre OMV et l’Etap. La Tunisie fait ainsi face à une sérieuse crise énergétique. Plusieurs compagnies pétrolières y sont à l’arrêt. Cela représente une réelle menace pour la production de brut en Tunisie, un pays dont la couverture des besoins énergétiques est fortement tributaire de l’approvisionnement extérieur. L’approvisionnement en énergie fera d’ailleurs partie des sujets qui seront abordés demain à Tunis à la faveur de la réunion du Comité bilatéral algéro-tunisien. Le ministre de l’Énergie, Mustapha Guitouni, co-présidera la rencontre avec son homologue tunisien, Khaled Kaddour, ministre de l’Énergie, des Mines et des Énergies renouvelables. Les discussions porteront, entre autres, sur l’état d’avancement et de développement des projets et des contrats en cours et sur les opportunités de coopération futures.

La dernière réunion en date s’est tenue le 7 février 2017 à Alger. Le Comité bilatéral regroupe les représentants des ministères et des entreprises énergétiques des deux pays qui se réunissent périodiquement — alternativement à Alger et à Tunis. La réunion du comité est précédée par des rendez-vous entre experts pour examiner l’état des relations bilatérales dans le domaine de l’énergie et des hydrocarbures.

Youcef Salami