Pour homicide volontaire avec préméditation à Tiaret : Peine de 20 ans de réclusion criminelle

Pour homicide volontaire avec préméditation à Tiaret : Peine de 20 ans de réclusion criminelle

La genèse de cette affaire remonte au 11 mars 2017 quand, suite à une altercation avec la victime, C. Hamid, le prévenu, qui se trouvait dans un état d’ébriété avancé, se saisit d’un poignard et asséna un coup fatal à son vis-à-vis en plein cœur.

La peine de 20 ans de réclusion criminelle prononcée en octobre dernier par le tribunal criminel à l’encontre de  H. El Hadj, âgé de 28 ans, condamné pour homicide volontaire avec préméditation, a été confirmée ce dimanche par le tribunal criminel d’appel de Tiaret. La présidente, Mme Chadjaâ Sadia a, dans le même contexte, prononcé à la hausse l’indemnité compensatoire, voire de réparation morale, qui était de 200 millions, à 300 millions de centimes au profit de la famille de la victime. Selon l’ordonnance de renvoi, la genèse de cette affaire, survenue à Aïn Bouchekif, remonte au 11 mars dernier quand, suite à une altercation avec la victime, C. Hamid, le prévenu, qui se trouvait dans un état d’ébriété avancé, se saisit d’un poignard et asséna un coup fatal à son vis-à-vis en plein cœur et un autre au niveau de la cuisse. Le mobile, selon l’arrêt de renvoi, était une rixe qui avait opposé les deux antagonistes à cause de la vente d’un téléphone portable et ce, avant que l’accusé ne vienne, en fin de journée et dans un état second, devant l’immeuble où résidait la victime pour proférer publiquement des obscénités. Voulant le corriger, la victime, qui l’avait cogné d’un coup de tête sur le nez, recevra ces coups qui sont à l’origine de sa mort. À la barre, l’accusé n’a pas nié ce qui s’est passé tout en tentant de se disculper en faisant croire au tribunal qu’il ne s’agissait que d’un simple accident. L’avocat de la partie civile n’a pas ménagé ses mots pour essayer d’enfoncer l’accusé. “Quoi de plus terrible qu’un tel crime ? Quoi de plus abject que de donner la mort à un jeune qui est l’unique espoir de ces parents que vous voyez abattus devant vous ?”, a-t-il martelé. Dans son réquisitoire, l’avocat général n’a trouvé aucune circonstance atténuante à l’accusé. “Je requiers le prix de la vie ôtée, le prix de l’innocence volée et violée”, a fait valoir le magistrat, estimant que la société doit se protéger contre de tels actes. Confirmant l’assassinat de C. Hamid, perpétré avec préméditation par le prévenu, il soulignera que le meurtre est reconnu, établi et que la volonté d’homicide était évidente. Il requiert la peine capitale à l’encontre de H. El Hadj.

Quant à la défense, elle a demandé la requalification du délit en estimant que cet acte doit être vu comme coups et blessures volontaires ayant entraîné mort sans vouloir la donner. Dans sa plaidoirie, elle a insisté sur l’application de l’article 277 du code pénal qui stipule que “le meurtre, les blessures et les coups sont excusables s’ils ont été provoqués par des coups ou violences mutuels graves envers les personnes”. Elle a estimé que son mandant était lésé et n’avait agi de la sorte que pour essuyer cette humiliation qui a résulté du coup reçu en plein visage et ce, sans avoir calculé les circonstances qui pourraient s’en suivre. Dans la foulée, elle a sollicité le tribunal et les membres du jury d’agir avec conscience et d’accorder les circonstances atténuantes à son client. Après les délibérations, le tribunal a maintenu la peine 20 ans de réclusion criminelle pour homicide volontaire avec préméditation à l’encontre de H. El Hadj.

S. Remane