Hadj Tahar Boulenouar, président de l’ANCA, à l’expression: “La pomme de terre est trop demandée en été”

Hadj Tahar Boulenouar, président de l’ANCA, à l’expression: “La pomme de terre est trop demandée en été”

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Devenu incontournable quand il s’agit de parler de la mercuriale et de la température du marché, Hadj Tahar Boulenouar, président de l’Association nationale des commerçants algériens, dispose toujours de réponses aux questions qu’on lui pose.Dans cet entretien, il explique la flambée qu’ont connue certains produits alimentaires ces derniers jours, donne son avis sur l’épineux sujet des chambres froides et revient aussi sur la sensibilisation des commerçants au sujet du respect des permanences durant l’Aïd.

L’Expression: Les prix des légumes et particulièrement de la pomme de terre sont repartis de façon spectaculaire à la hausse ces derniers jours. Pouvez-vous nous donner une explication? 

Hadj Tahar Boulenouar: Hormis le prix de la pomme de terre qui a connu effectivement une hausse inhabituelle, les prix des autres légumes n’ont pas connu une augmentation. La hausse qu’a connue le prix de la pomme de terre s’explique par trois raisons objectives. La première a trait à l’indisponibilité de la main-d’ouvre en été. Le peu de travailleurs que les fellahs trouvent pour arracher la pomme de terre n’acceptent de travailler que quelques heures par jour. La deuxième raison a un rapport avec le fait que la demande sur la pomme de terre augmente de façon substantielle en été. Les restaurants du littoral, les hôtels, les fêtes familiales demandent tous de grandes quantités. La troisième raison est inhérente au fait que de grandes quantités de pomme de terre sont destinées aux chambres froides, et ce, par à la fois des agriculteurs et l’Etat. Il ne vous échappe pas que la production de la pomme de terre durant les mois de septembre et d’octobre est faible. La quantité stockée sera ressortie durant ces deux mois pour assurer l’accessibilité de ce produit aux ménages.

Si on comprend bien votre réponse, le phénomène de la spéculation n’est pas à pointer du doigt cette fois-ci? 

Absolument! Le phénomène de la spéculation concernant les fruits et légumes est maîtrisé. Les services du ministère du Commerce contrôlent très bien le marché. De plus, les chambres froides ont contribué de façon significative à l’éradication de ce phénomène qui pesait effectivement par le passé.

Le nombre de chambres froides demeure, selon les professionnels, très en deçà des besoins de l’Algérie. Partagez-vous ce point de vue? 

Je le partage totalement. Mieux encore, je dirai même que les chambres froides créées pour le moment ne correspondent pas aux normes internationales et elles sont sous- gérées. Il n’est pas normal que de grandes quantités de produits stockés deviennent après leur déstockage impropres à la consommation. Ce phénomène n’existe nulle part ailleurs. En Tunisie et au Maroc le stockage des produits dure jusqu’à une année et les produits demeurent intacts après. Ainsi, les pouvoirs publics ont intérêt donc à encourager la multiplication de ces chambres, à exiger le respect des normes de leur réalisation et à insister aussi sur la formation du personnel y travaillant.

Votre association a l’habitude de mener des campagnes de sensibilisation à l’endroit des commerçants pour les inciter à respecter le programme des permanences durant les fêtes de l’Aïd. Qu’en est-il cette année?

Oui, nous avons effectué aussi cette année des campagnes de sensibilisation à l’égard des commerçants. L’adhésion de ces derniers est de plus en plus importante. Je pense même que ces derniers sont complètement sensibilisés par rapport aux dégâts que cause leur non- respect des permanences.

De plus, ils ont appris maintenant par l’expérience que leur non-respect pour le programme de permanence est passible de sanctions. Je tiens à rappeler que les sanctions sont de deux types. Le payement d’amendes de 50.000 DA à 200.000 DA et la fermeture du local pour 30 jours.