Grève et marche à Bouira pour réclamer la libération des manifestants emprisonnés !

Grève et marche à Bouira pour réclamer la libération des manifestants emprisonnés !

Dans le but de dénoncer la détention arbitraire des dix-huit jeunes manifestants, dont trois originaires de la localité accusés d’“atteinte à l’unité nationale”, une marche et une grève générale ont été organisées hier à Haizer, à l’est de Bouira. La population locale a répondu massivement à l’appel du collectif citoyen local, visant à dénoncer “l’injustice” dont sont victimes les 18 détenus, dont le seul “tort” est d’avoir brandi l’emblème de Tamazgha.

Selon Essaïd Nedjaâ, l’un des initiateurs de cette grève générale, mais aussi un membre de la section RCD de Bouira, il est inconcevable que l’identité berbère soit remise en cause. “Nous avons lancé cet appel, afin de nous insurger contre cette décision de justice infamante”, a-t-il déclaré. Puis, des centaines de manifestants se sont donné rendez-vous devant le siège de la cour de justice de Bouira, où ils ont organisé un rassemblement durant lequel, ils ont dénoncé la “justice aux ordres du général Ahmed Gaïd Salah”. “Mon fils n’a absolument rien fait ! Il a porté le drapeau amazigh qui est un symbole de notre identité et notre culture. Je le dis haut et fort, mon fils, comme tous les autres détenus, est victime d’une injustice flagrante”, a clamé le père de l’un des détenus.

Hamid Gasmi, élu RCD à l’APW de Bouira, qui est venu apporter son soutien aux familles des détenus, a tenu également à dénoncer une “dérive totalitaire” du système qui, selon lui, instrumentalise la justice. “Depuis quand être fier de son identité est un crime ? L’emprisonnement de ces jeunes constitue un grave précédent et nous renvoie aux années sombres de l’Algérie.” Ensuite, les protestataires ont improvisé une marche qui les a conduits au siège de la wilaya. Tout au long de leur procession, ils ont scandé des slogans hostiles au général chef d’état-major de l’armée. Ainsi, “Sorry Gaïd Salah, echaâb machi djayeh” (Désolé Gaïd Salah, le peuple n’est pas naïf), ou encore “le pays n’est pas une caserne”.

RAMDANE BOURAHLA