Ghoul a décidé de régulariser l’établissement, L’hôtel de la polémique

Ghoul a décidé de régulariser l’établissement, L’hôtel de la polémique

P151221-10.jpgL’affaire a démarré en 1998…

C’est le député FFS de Béjaïa qui a donné l’information sur sa page Facebook, considérant la décision du ministre du Tourisme de «scandaleuse» et de «défi au Conseil d’Etat».

Sous le coup d’un arrêté de démolition prononcé par le Conseil d’Etat, un hôtel privé situé à la Brise de mer de Béjaïa et construit à proximité d’un pipeline, vient d’être régularisé par le ministre du Tourisme, Amar Ghoul. C’est le député FFS de Béjaïa qui donne l’information sur sa page Facebook, considérant la décision du ministre du Tourisme de «scandaleuse» et d’un «défi au Conseil d’Etat».

Cela a suffi pour déclencher une large polémique sur les réseaux sociaux, obligeant même le propriétaire à réagir estimant que «la décision de régularisation est une reconnaissance à une vérité longtemps attendue». «L’autorisation exceptionnelle pour la poursuite des travaux m’a été délivrée le 13 décembre par le Premier ministre sur la base d’un rapport établi par une commission mixte», souligne M.Mahmoud Laâlaoui, précisant que «le ministère de l’Energie et des Mines m’avait exigé deux expertises l’une d’un bureau d’études national et l’autre d’un bureau d’études étranger, sur l’impact de la bâtisse sur le pipeline, chose qu’il affirme avoir «respectée au même titre que toutes les mesures sécuritaires».

A peine connue, la nouvelle a suscité l’ire du député du FFS, qui a jugé utile de dénoncer cette régularisation qui, globalement, découle des nouvelles orientations en matière de développement de la région. Le projet de délocalisation du port pétrolier existe dans une perspective de faire de la Brise de mer un lieu de villégiature et l’établissement en question cadre bien avec les orientations nationales favorisant le développement du secteur touristique pour faire face à la crise pétrolière.

Les faits remontent à 1998, l’entrepreneur Mahmoud Laâlaoui avait acheté un restaurant sur la Brise de mer et obtenu de l’APC de l’époque, dirigée par le FFS, une autorisation de démolir le restaurant. Une demande d’un permis de construire d’un hôtel a été ensuite déposée par le promoteur. Après deux mois d’attente, le promoteur engage les travaux, en s’appuyant sur le texte de loi qui stipule qu’au bout de deux mois, une absence de réponse est considérée comme un avis favorable. L’APC laisse faire pendant des mois avant de réagir en ordonnant la démolition de la bâtisse. Devant la justice, l’entrepreneur obtient gain de cause. Mais la décision est vite annulée par le Conseil d’Etat saisi par la direction des mines de Béjaïa qui relève que l’hôtel est construit tout près d’un pipeline.

Cette décision n’empêche pas l’entrepreneur d’ouvrir en 2008 une salle des fêtes et d’y exercer ses activités sans être inquiété. Mais le dossier connaîtra par la suite une toute autre évolution.

Le projet de délocalisation du port pétrolier de Béjaïa ouvre la voie à un règlement qui arrangerait les deux parties. En d’autres termes, nul besoin de démolir un hôtel, qui a coûté plus de quatre millions de dollars, a partir du moment où le pipeline ne servira à plus rien. C’est sans doute sur ces considérations que le département d’Amar Ghoul a décidé de régulariser le propriétaire.