Gardes communaux : Rassemblement empêché

Gardes communaux : Rassemblement empêché

Ils réclament, entre autres, la réintégration sans condition des 15 000 radiés abusivement.

La Coordination autonome des gardes communaux et des victimes du terrorisme, à Bouira, devait organiser un rassemblement devant le siège de la wilaya. Dès la matinée d’hier, plusieurs dizaines d’anciens gardes communaux venus des wilayas de Béjaïa, Tizi Ouzou, Boumerdès et Bouira ont été empêchés d’accéder au parc situé à l’entrée de l’administration par un impressionnant cordon de sécurité. Ceux qui s’identifient comme les victimes sacrifiées sont venus s’insurger contre les propos du ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales qu’ils considèrent comme une rumeur, un mensonge quant à la satisfaction de leurs revendications. «Contrairement à ce qu’avance la Coordination nationale des gardes communaux, nous n’avons perçu aucun rappel de la part des autorités et notre situation demeure inchangée», précise un participant.

Pour rappel, l’Alliance nationale patriotique (ANP), une organisation récemment reconnue et qui englobe les membres de la Coordination nationale des gardes communaux et ceux du Mouvement des gardes communaux libres (Mgcl), avait annoncé que les pouvoirs publics avaient pris en charge le dossier des gardes communaux. «Cette organisation ne représente qu’elle-même et ne peut en aucun cas, parler au nom des victimes de la décennie noire», précise Abdelkader Diff, coordinateur de la wilaya de Bouira. Lors d’une rencontre avec le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales plusieurs points ont été abordés. Il s’agit notamment du réexamen des dossiers d’invalidité, la revalorisation de l’indemnité de risque et d’astreinte, qui passe de 75% à 95%, la prise en charge des heures supplémentaires depuis 2012 et l’élargissement du dispositif de crédit Cnac aux gardes communaux admis à la retraite…

D’après le coordinateur de wilaya du Mouvement des gardes communaux, les accords n’ont à ce jour pas été suivis d’effet. «À l’occasion de notre rencontre avec le conseiller du ministre de l’Intérieur, nous avons réitéré nos revendications, à commencer par notre droit à une reconnaissance officielle, une prise en charge des familles de nos morts et la reconnaissance du statut de martyrs pour ces derniers. Mais malheureusement, et comme à chaque fois, nous n’avons eu que des promesses sans lendemain.»

Les gardes communaux, qui ont promis de revenir et ne pas baisser les bras, ont soulevé d’autres revendications comme la réintégration sans condition des 15 000 radiés abusivement, la prise en charge des victimes corporelles et la reconnaissance morale.