Financement des clubs amateurs: A quand une commission de contrôle ?

Financement des clubs amateurs: A quand une commission de contrôle ?

Chergui Abdelghani

Financement des clubs amateurs: A quand une commission de contrôle ?

  Dans les divisions dites amateurs et péjorativement inférieures, l’argent coule à flots. Les statuts par lesquels sont régis ces clubs, répondent à des normes d’amateurisme, qui interdisent aux clubs de verser des salaires à leurs joueurs. Or, c’est tout le contraire auquel on assiste, vu que ces clubs dites amateurs, se complaisent dans une espèce de professionnalisme avec un statut amateur où l’argent utilisé provient dans sa majeure partie du Trésor public.
Dans leurs déclarations, certains présidents de clubs tentent de faire croire qu’il n’en est rien et que c’est grâce aux sponsors qu’ils arrivent à tenir, alors que c’est archi-faux. C’est avec l’argent du contribuable que ces clubs proposent des salaires et primes de matches mirobolants aux joueurs au moment où l’Etat prône l’austérité. Alors que l’on prépare le citoyen à serrer la ceinture, les pouvoirs publics font preuve d’une opulence ostentatoire !

Le football est le meilleur exemple du gaspillage de l’argent public. Il n’est pas normal que dans un milieu juridiquement amateur, l’on puisse brasser autant d’argent, le plus souvent sans aucun contrôle. C’est aux pouvoirs publics de s’impliquer en contrôlant l’argent des subventions qu’ils donnent aux clubs, mais aussi aux instances du football de mettre un terme à cette pratique.

Car c’est dans l’anarchie que se multiplient les pratiques délictueuses au détriment d’une discipline qui n’arrive plus à retrouver ses repères. Sachant que le milieu du football algérien n’est pas sain et que la tricherie y a pignon sur rue, que ce soit dans le milieu de l’arbitrage ou parmi les responsables des clubs. Dans certains clubs, malgré l’apport financier conséquent des pouvoirs publics, les catégories des jeunes sont complètement délaissées, sans matériel pédagogique, ni équipements. Les pouvoirs publics accordent des subventions faramineuses qui se chiffrent par millions, voire par milliards de centimes, sans avoir droit de regard sur la gestion des clubs. Un club amateur recrute des joueurs à coup de millions alors que la réglementation lui interdit tout versement de prime de signature ou de mensualité, ni aucune gratification de quelque nature que ce soit qui pourrait revêtir une forme de salaire.

En conséquence, comment sont justifiées ces sommes présentées dans les bilans et approuvées par les services concernés chargés du contrôle de l’argent dépensé par les clubs amateurs ? Les pouvoirs publics, en leur qualité de bailleurs de fonds, doivent mettre en place une commission d’experts comptables pour contrôler la gestion financière des clubs amateurs et mettre au jour les anomalies. Ils s’interrogeront sûrement sur la capacité de certains présidents de clubs amateurs qui dépensent des sommes conséquentes pour recruter joueurs et entraineurs.

Il reste à savoir comment cet argent est justifié dans les bilans financiers établis chaque fin de saison du fait que la loi interdit cette pratique. Si cette commission venait à être installée un jour, elle aura vraiment du pain sur la planche pour remplir sa mission et arriver à discerner le vrai du faux dans ce véritable kaléidoscope faisant office de comptabilité au sein de nos clubs amateurs qui brassent beaucoup d’argent dans une totale anarchie. Une commission de contrôle des clubs professionnels, c’est logique, mais pourquoi pas une commission de contrôle pour la gestion des clubs amateurs ? Car, chez les clubs amateurs, le souci principal des dirigeants demeure l’équipe séniors. Les catégories des jeunes sont souvent délaissées. Et l’on nous parle de formation !