Fièvre aphteuse, Le consommateur boude les viandes rouges

Fièvre aphteuse, Le consommateur boude les viandes rouges

En raison de la propagation de la maladie de la fièvre aphteuse qui touche actuellement le cheptel bovin, beaucoup de clients boycottent les viandes rouges de peur d’être à leur tour contaminés. Une situation qui commence à exaspérer les bouchers.

Une virée aux marchés de Bab El Oued et d’Ain Benian à Alger nous a montré combien la demande sur les viandes rouges a baissé bien que les prix soient attractifs et abordables. Un boucher du marché d’Ain Benian a affiché sur sa vitrine que la viande bovine est importée de l’Inde. Un autre a affiché le prix de 800 DA, le kilo pour attirer plus de clientèles. Mais, apparemment toutes ces incitations n’ont pas d’écho favorable chez les consommateurs. Ils préfèrent plutôt les viandes blanches afin d’éviter de consommer une viande affectée et de surcroit la transmission de la maladie.



Ce recul de la demande a influé aussi sur les viandes ovines puisque les bouchers ne s’approvisionnent plus en quantité comme auparavant. Un client rencontré au marché de Bab El Oued affirme qu’il appréhende même la viande ovine de peur qu’elle soit contaminée. Chose qui n’a pas été du goût de certains bouchers qui assurent que « la viande de l’agneau est soumise à des contrôles stricts, mais la crainte des gens a fait régresser sa consommation ». A titre illustratif, une femme rencontrée au même endroit affirme qu’elle va préparer le diner du mariage de son fils avec du poulet rôti et non pas avec des viandes rouges comme à l’accoutumée.

En effet, depuis quelques jours, la plupart des bouchers commencent à perdre beaucoup de leurs clients, ce qui les a poussés à s’approvisionner qu’en viandes blanches. En revanche, ceux ayant des stocks de viande bovine, essayent, vaille que vaille, convaincre les clients de passage sur le fait qu’ils ne risquent rien puisque leur viande est bien contrôlée par les vétérinaires, mais en vain.

Il est à signaler que le ministère de l’Agriculture a rassuré à maintes reprises que « la consommation de viande et de lait de vache en vente sur le marché ne comporte aucun risque sur la santé ». Et pour faire face à cette maladie, des mesures préventives ont été prises, une campagne de vaccination d’envergure a été lancée et des sanctions très rigoureuses sont prévues à l’encontre des éleveurs contrevenants.

Naima Allouche