FFS : Sévère critique contre le gouvernement

FFS : Sévère critique contre le gouvernement

Une délégation du Front des forces socialistes (FFS) s’est rendue à Ouzelaguen, à Ifri, dans la wilaya de Béjaïa, pour commémorer le Congrès de la Soummam.

L’occasion pour le nouveau premier secrétaire du parti, Mohamed Hadj Djilani, de faire le point sur l’actualité politique nationale, marquée, à ses yeux, par «le cafouillage accablant, l’indifférence et la provocation dans la gestion des affaires de l’Etat par le pouvoir en place». La preuve, s’il en fallait, «le renvoi d’un gouvernement au bout de trois mois par ceux-là mêmes qui l’ont nommé et lui ont donné sa feuille de route pour se plier aux volontés de l’oligarchie».

Pour le FFS, cette situation est le résultat des « luttes claniques intestines et la course effrénée des forces prédatrices pour le partage de la rente et le bradage des richesses nationales». « Des forces qui constituent de plus en plus un danger sur la pérennité et la souveraineté de l’Etat-nation », poursuit-il.

Non sans avertir que « ce climat risque de porter préjudice à la sécurité et la stabilité du pays et pourrait conduire à des troubles majeurs que personne n’aura la capacité de maîtriser, si le pouvoir continue dans sa gestion autoritaire et unilatérale du pays ». « L’heure est venue d’opérer, en urgence, un changement pacifique et démocratique dans le pays, afin d’éviter des scénarios catastrophes », espère le parti. Sur le plan social, le FFS réitère s’opposer à « la suppression des transferts sociaux », action qu’il assimile à « la condamnation du peuple à l’indigence pour l’asservir ».

Dans des propos virulents, le FFS écrit : devant cette « situation grave qui a commencé avec l’assassinat de Abane Ramdane », suivie par « les coups d’Etat enregistrés après 1962», il veut agir pour « construire un consensus national et populaire pour édifier une deuxième République, autour d’un Etat de droit démocratique et social ».

C’est cette motivation qui conduit le FFS, cette année plus que d’autres, à « revenir chaque année dans ce haut lieu de l’histoire pour commémorer cette date » afin de « préserver la mémoire collective de notre nation», déclare M. Hadj Djilani.

Il ne manque pas de « déplorer la confiscation de l’Indépendance et l’échec de toutes les politiques prônées par le régime en place depuis 1962 ». « A travers la commémoration de cette date, nous voulons réaffirmer notre attachement à nos

valeurs et principes fondateurs, honorer le combat de nos aînés et leur dévouement à la cause nationale », déclare le FFS, pour lequel « la proclamation du 1er Novembre » est un référent du parti qui milite pour « la construction d’un Etat démocratique et social », au même titre que le «Congrès de la Soummam, son esprit, ses principes et sa plate-forme qui ont doté la Révolution d’une organisation et énoncé les bases fondatrices de l’Etat algérien. »

«La plate-forme du Congrès de la Soummam est le premier accord contractuel fondé sur le respect du pluralisme et non sur le consensus populiste», ajoute M. Hadj Djilani. Rappelant la résolution du Congrès qui affirme « la primauté du politique sur le militaire et l’Etat démocratique et social ».

En faisant le parallèle entre l’idéal de la guerre de Libération et la politique actuelle, il estime que « le régime en place, aujourd’hui, comme ce fut le cas au lendemain de l’Indépendance, continue par sa gestion autoritaire et unilatérale des affaires de l’Etat, de remettre en cause ces nobles principes en faisant fi des espoirs et des aspirations de tout un peuple », souligne encore le premier secrétaire du FFS.