Le coup d’envoi de la quatrième édition du Festival international de musique andalouse et des musiques anciennes a été donné, hier, lundi, à la salle Ibn Zeydoun.
La première soirée du festival qui s’étalera sur une dizaine de jours – il se poursuivra jusqu’au 30 décembre – a été marquée par deux prestations. La première était un récital joué par l’ensemble musical andalou de Tlemcen. Dirigé par le violoniste Yacine Hammas, l’orchestre a gratifié le public d’une nouba dans le mode zidane.
Plus tard, Ross Daly quartette a enchanté le public d’une musique variée dans laquelle plusieurs genres musicaux ancestraux ont été fusionnés.
Ce dernier, composé de musiciens maniant avec brio les instruments anciens et authentiques, dont les instruments à cordes, tels que la lyra ou le luth, a, majestueusement, gratifié l’assistance nombreuse d’une performance aux sonorités profondes et à l’intonation orientale. Car la formation est éclectique de par la nationalité : elle renferme des influences certes crétoises, mais aussi indiennes, afghanes, turques, iraniennes…
Ross Daly quartette est d’origine irlandaise. Il s’est installé depuis plusieurs décennies en Crète après avoir parcouru une partie du monde. Il a interprété une musique métissée, inspirée, qui, surtout, se veut sans frontières, donc universelle. Il a joué en effet la musique crétoise en dévoilant ses contours et ses profondeurs, mais avec une touche d’autres musiques qui l’ont nourrie et composée.
L’imaginaire musical de Ross Daly quartette est pluriel. On peut y déceler des sonorités grecques, turques, arabes, indiennes, iraniennes et même nord-africaines. Ce sont alors quelques-unes parmi les sources inépuisables d’où la formation puise son inspiration.
La musique de Ross Daly est attachante et sereine. C’est une musique spirituelle, à la limite du sacré. Ainsi, Ross Daly quartette a joué une musique nomade, ouverte et authentique, une musique crétoise qui a su se mettre en relation et en composition avec d’autres musiques, celle du monde. Une musique qui a dialogué avec d’autres pour créer des affinités sensorielles. Et de cette association savamment et sensiblement imaginée, le quartette crée un langage musical novateur, une expression (musicale) individuelle.
Axée sur la créativité et le souci de l’originalité, la musique de Ross Daly quartette se présente, l’instant d’un récital, comme un moment de rencontre et de jonction de plusieurs traditions musicales
Le Ross Daly quartette revient cette année à Alger après un premier passage remarqué au Festival de musique andalouse et de musiques anciennes de 2007 pour nous enchanter de nouveau par une musique à la fois originale et ancestrale.
Le festival qui se déroulera jusqu’au 30 décembre, verra la participation de groupes de musiques anciennes en provenance d’une dizaine de pays ainsi que des associations nationales de musique andalouse, dont Les Beaux-Arts d’Alger, Ibn-Badja de Mostaganem et El-Inchirah d’Alger.
Un hommage sera rendu au défunt Cheikh Hassan Laâribi, interprète du malouf libyen, décédé le 18 avril 2009, qui a déjà participé à deux éditions de ce festival.
Outre les soirées musicales, une série de conférences thématiques ainsi qu’un concours de mandoline sont prévus.
Y.I.
Par Yacine Idjer