Farouk Ksentini interpelle le directeur général des Douanes

Farouk Ksentini interpelle le directeur général des Douanes

ksentini.jpgDans une missive adressée au Directeur général des Douanes, le président de l’organisation non gouvernementale de défense des droits de l’homme (CNCPPDH) n’a pas manqué de relever «la dimension humanitaire» atteinte par le mouvement de grève de la faim enclenché, il y a 28 jours, par 13 douaniers. Maître Farouk Ksentini a, sans ambages, fermement condamné «le silence et l’indifférence des responsables concernés devant la grève de la faim entamée, depuis 28 jours, par 13 douaniers de divers grades», précisant que «le Directeur général des Douanes en est le premier».

Me Ksentini s’est dit «choqué par cette situation statique malgré la dégradation de la santé des grévistes syndicalistes, dont certains sont atteints de maladies chroniques qui peuvent leur être fatales à tout moment».

Pour éviter le drame dont les conséquences seraient affligeantes, le responsable de la Ligue des droits de l’homme suggère «la nécessité d’ouvrir un dialogue franc et trouver un compromis à cette situation pour mettre un terme au calvaire des 13 douaniers et rassurer leurs familles». «On ne peut parler d’Etat de droit tant que des situations pareilles surviennent mais surtout lorsque celles-ci se déroulent dans l’indifférence totale», devait-il déplorer.

«Le Directeur général des Douanes doit trouver une solution car au stade où en sont les grévistes, l’humanisme prend le dessus», insinuant son implication systématique. Le responsable de l’ONG est «scandalisé par le silence des responsables devant la situation alarmante des grévistes douaniers et étonné que ces derniers n’aient pu trouver une solution à ce problème qui perdure au détriment de la santé des grévistes».

Sur ce volet, il faut dire que le silence des responsables de la centrale syndicale est plus que scandaleux tant ils se départissent des fondamentaux d’Aïssat Idir, à savoir l’union et la solidarité. Pour preuve, les grévistes n’ont jamais bénéficié de la sollicitude ou de la compassion des «locataires de l’UGTA qui n’ont jamais daigné effectuer une visite ou accorder un entretien aux grévistes».

Plutôt que d’agir afin d’éviter le pire aussi bien pour les responsables de l’UGTA que ceux de la Fédération nationale des travailleurs des douanes, ces derniers se confinent dans un silence laminant, se refusant tout commentaire, alors que des syndicalistes «meurent au compte-goutte».

Me Ksentini a exprimé son indignation mais également sa détermination à redoubler d’efforts «afin de mettre un terme au conflit nuisible à l’institution des douanes et à l’image de l’Algérie». Par ailleurs, Me Ksentini a soutenu que «ce genre de situation peut ouvrir une brèche aisément exploitable pour les ennemis de l’Algérie» .

D. Mentour