Face à l’accélération de la colonisation israélienne, appel à une action « urgente»

Face à l’accélération de la colonisation israélienne, appel à une action « urgente»

PARIS- La France et les pays de l’Union européenne doivent dire « non » à l’opération de « blanchiment » et à l’extension « accélérée » de la colonisation israélienne des territoires palestiniens, a appelé mercredi à Paris l’Association France Palestine Solidarité (AFPS).

« La France et les pays de l’UE, qui ont soutenu la résolution 2334 du Conseil de sécurité, doivent aujourd’hui dire non. Non à cette opération de +blanchiment+ et à l’extension accélérée de la colonisation, crime de guerre au regard de la 4ème Convention de Genève », a affirmé l’association dans un communiqué parvenu à l’APS.

Le 6 février, une loi a été adoptée en Israël « légalisant » le vol des terres au profit des colonies qui n’étaient pas jusqu’ici officiellement reconnues par l’Etat hébreux, rappelle-t-on. Une mesure que l’AFPS considère comme « un feu vert et un encouragement donné à la frange la plus extrême des forces au pouvoir en Israël ».

« Elle est une provocation et un défi lancé à toutes les nations comme à l’opinion mondiale », a-t-elle ajouté, critiquant l’attitude de l’Union européenne, avançant l’argument d’une absence de consensus en son sein, pour reporter le Conseil d’association prévu pour le 28 février « dont l’objet pouvait aboutir à un +rehaussement+ de fait des relations UE-Israël ».

Pour cette association, qui milite pour les droits du peuple palestinien, aucun Etat européen « ne doit s’abriter derrière des divergences entre pays membres pour fuir ses responsabilités » devant cette situation qui réclame des réactions « urgentes ».

« La France, qui avait réuni en janvier à Paris 70 pays pour rappeler les paramètres d’une solution politique sur la base de la coexistence de deux Etats, ne peut se borner à répéter mécaniquement sa condamnation de la colonisation alors que les faits accomplis sur le terrain la minent chaque jour un peu plus », a-t-elle affirmé, l’appelant à « prendre des mesures politiques à hauteur de la gravité de la situation ».

« Elle peut et doit interdire l’entrée sur son territoire des produits et services issus de la colonisation. Elle peut et doit immédiatement cesser toute relation commerciale avec les colonies israéliennes en Palestine occupée », a-t-elle recommandé.

Dans une déclaration mardi, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault, a condamné l’adoption de cette loi « visant à légaliser des milliers de logements construits sur des terrains privés palestiniens en Cisjordanie », estimant qu’elle « pérennise notamment l’existence de dizaines de colonies et avant-postes en voulant leur donner une base juridique pour leur développement futur ».

Pour le chef de la diplomatie française, cette loi « constitue une nouvelle atteinte à la solution des deux Etats, dont 75 pays et organisations internationales ont rappelé à Paris le 15 janvier qu’elle seule apportera une paix juste et durable au Proche-Orient » et « risque d’aggraver encore les tensions dans la région ».