Erdogan Ă  Alger : pas d’accord de libre Ă©change ni de suppression des visas

Erdogan Ă  Alger : pas d’accord de libre Ă©change ni de suppression des visas

large-24628ŰŁŰ±ŰŻÙˆŰșŰ§Ù†-ينهي-ŰČÙŠŰ§Ű±ŰȘه-Ù„Ù„ŰŹŰČۧۊ۱-a2ee1.jpgLa visite officielle du prĂ©sident turc en AlgĂ©rie, jeudi, avec un dĂ©ploiement des fastes de la RĂ©publique n’aura Ă©tĂ© finalement que protocolaire. En effet, Recep Tayyip Erdogan est reparti d’Alger presque bredouille. Sur les deux dossiers qu’il comptait faire aboutir Ă  l’occasion de cette visite, c’est chou blanc. Pas de signature d’accord de libre Ă©change, car ses bĂ©nĂ©fices, dans l’état actuel de l’économie algĂ©rienne, seraient Ă  sens unique, au profit des turcs qui sont dĂ©jĂ  trĂšs prĂ©sents sur le marchĂ© algĂ©rien, Ă  travers la filiĂšre du commerce du « cabas », un segment occupĂ© par les islamistes partisans du libre nĂ©goce et net d’impĂŽts.

Les autoritĂ©s algĂ©riennes voudraient voir s’impliquer davantage les entreprises turques dans le partenariat industriel et le transfert de la technologie qui va avec. Mais il est vrai que les Turcs restent tout de mĂȘme un des partenaires de l’AlgĂ©rie, prĂ©sent aussi dans le textile et la sidĂ©rurgie mais aussi avec des perspectives d’investissement dans les secteurs du logement et des travaux publics, notamment les projets autoroutiers lancĂ©s par l’AlgĂ©rie.

Exit aussi, la suppression des visas pourtant annoncĂ©e depuis au moins une annĂ©e. Les autoritĂ©s algĂ©riennes ont certainement leurs raisons de donner du temps au temps, car la suppression des visas pourrait certes rendre plus fluide les dĂ©placment de part et d’autres, mais il y a la dimension sĂ©curitaire, dans un contexte rĂ©gional marquĂ© par trop d’incertitudes qui exigent Ă  tout le moins la prudence.

Mais le prĂ©sident Turc est reparti d’Alger avec dans ses valises, tout de mĂȘme la prolongation, pour dix ans, du contrat de livraison de gaz naturel, avec une augmentation de 50% du volume. Le prĂ©sident Turc a rencontrĂ© le prĂ©sident Bouteflika avant de se dĂ©placer au centre d’Alger pour constater de visu les travaux de restauration de la cĂ©lĂ©bre MosquĂ©e Ketchaoua, assurĂ©s justement par une entreprise turque.

Cette mosquĂ©e, qui est aussi un monument historique, est un tĂ©moignage vivant de l’aspect positif de la prĂ©sence Ottoman en AlgĂ©rie du 15 au 19 siĂšcle, avant la fuite du Dey et sa smala Ă  Izmir. Si au plan politique, cette visite du prĂ©sident Turc marque un nouveau jalon dans la coopĂ©ration bilatĂ©rale, pour les algĂ©rois et pour l’anecdote, elle restera comme un mauvais souvenir. Et pour cause toute la sainte journĂ©e de jeudi, la circulation dans la capitale Ă©tait bloquĂ©e dans tous les sens. La crise de nerfs !