En dépit de moyens énormes disponibles: Début de campagne timide

En dépit de moyens énormes disponibles: Début de campagne timide

Quatre jours depuis le coup d’envoi officiel de la bataille électorale pour les élections législatives. Une campagne où l’ensemble des protagonistes, partis et candidats indépendants, une vingtaine de jours durant, tenteront de convaincre les électeurs de leur «bonnes intentions» et de faire plébisciter leur «projet politique». Des candidats sont à pied d’œuvres. Les chefs de partis sillonnent depuis dimanche dernier l’Algérie profonde  pour exposer leur programme pour mieux le vendre. Pour ce faire, les candidats ne lésinent pas sur les moyens, technologiques notamment à l’ère de la révolution numérique. Ainsi, des photos et vidéos de meetings animés, parfois même en direct sur Facebook, le plus populaire des réseaux sociaux, des articles de presse et interventions télévisées et radiophoniques sont systématiquement relayés sur la toile. Des candidats expérimentés, disposant de moyens, ont des pages «sponsorisés» sur le web. Des pages qui atteignent des milliers d’internautes en quelques dizaines de secondes ou minutes, gérées par des administrateurs, militants bénévoles pour certains et fonctionnaires rémunérés pour d’autres. Parmi les pages phares, qui ne datent d’ailleurs pas de cette campagne, l’on remarque celles des partis islamistes qui engrangent depuis des années déjà des milliers de fans et d’abonnés. Mises à jours régulièrement, d’un flux sans rupture, ces pages, il faut le dire, ont permis plus de présence et de visibilité pour ces candidats en ces temps de chasse aux voix.

Après les islamistes, viennent les partis d’opposition, le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) et le Front des forces socialistes (FFS). Ce dernier dispose d’un site très actif soutenu par son journal électronique Libre Algérie et des dizaines de pages relatant les activités du parti à travers le territoire national.

S’agissant des partis de la majorité ou ceux qui gravitent autour du pouvoir, contrairement au Rassemblement national démocratique (RND) doté d’un site électronique très actif, le Front de libération nationale (FLN) n’apparaît que timidement sur la Toile.

Mais tous ces moyens humains, matériels et surtout technologiques déployés en grande pompe servent à transmettre quoi en fin de compte lorsque l’on sait que la quasi-totalité des formations politiques et candidats sont dépourvus de programmes et de stratégies de communication pour certains ?

A Alger, pourtant capitale, la majorité des listes sont encore absentes des panneaux d’affichage. De Kouba à Bab El Oued, des hauteurs de Ben Aknoun à la place 1er-Mai en passant par le centre d’Alger, seulement trois ou quatre listes sont affichées quand ce n’est pas la même qui est affichée plusieurs fois et anarchiquement.

En attendant de voir de visu sa liste algéroise, le vieux parti d’opposition n’a collé qu’un poster de l’illustre révolutionnaire Hocine Aït Ahmed, comme pour tenter une mobilisation populaire en son nom. Le RCD, quant à lui, parle d’«Un nouveau départ pour l’Algérie», alors qu’il n’est représenté que dans dix circonscriptions dans un pays qui fait quatre fois la France. Du côté islamiste, le discours est intact, adapté aux exigences d’un retour au gouvernement qui relève désormais d’un secret de polichinelle. A contrario, le FLN de Djamel Ould Abbes, le RND du chef cabinet de la Présidence Ahmed Ouyahia et le MPA d’Amara Benyounès restent dans leur rôle. Ils appellent à une «participation massive» comme seul gage de «stabilité du pays».