Elle n’a pas pris en considération les sigaux d’alerte venant de touristes algériens la Tunisie joue avec le feu

Elle n’a pas pris en considération les sigaux d’alerte venant de touristes algériens la Tunisie joue avec le feu

ooo3.jpgQuand on titille son orgueil, l’Algérie ne badine jamais et cet enchaînement de faits plutôt révoltants pourrait mener à une escalade de mesures drastiques.

Décidément, les Tunisiens semblent donner de jour en jour l’impression de n’avoir «rien compris à la guerre du Vietnam».

A peine leur pays tente-t-il de s’extirper d’une situation imbriquée, initialement induite par la fameuse Révolution du jasmin, puis les séquelles d’un terrorisme vicieux qui n’a pas hésité à frapper à bout portant le coeur battant du pays voisin à savoir le tourisme, les voilà qu’ils essayent de se noyer dans un verre d’eau en créant le quiproquo aux frontières algéro-tunisiennes.

Le secret de Polichinelle, si secret il y a, n’est autre que la taxe du scandale, à savoir les 30 dinars tunisiens malencontreusement requis des Algériens véhiculés qui transitent aux postes frontières à raison de 17.000 citoyens Algériens/jour. A cela s’ajoute cet autre exercice mal venu qui consiste à interdire le passage des marchandises algériennes, entendre par là le tout récent épisode des pommes de terre bloquées in extenso par une douane tunisienne, a priori zélée. Des camions portant des matricules algériens et chargés de pomme de terre destinée au marché local, ont été interdits d’entrée. Pis encore, l’on croit savoir que les autorités douanières tunisiennes ont reçu l’instruction de fermer la barrière devant les exportateurs algériens. A cela s’ajoutent les conditions d’accueil et d’hébergement à la limite du désastre réservées aux algériens.

Autant d’incidents gratuits qui font dire à de nombreux observateurs que cet enchaînement de faits plutôt révoltants pourrait mener à une escalade de mesures drastiques de la part de la partie algérienne, entendre par là la fermeture pure et simple des voies terrestres qui permettent à nos nationaux de rejoindre par voie terrestre les stations balnéaires de Hammamet et autre port El Kantaoui. A Alger, la question est évoquée en haut lieu et on croit savoir que la réplique sera à la mesure de ce traitement réservé à un pays frère, voisin et surtout généreux. «Quand on titille son orgueil, l’Algérie ne badine jamais», rapportent des sources au fait de ce dossier qui sera traité avec rigueur. On croit savoir également que dans le cadre du mouvement des ambassadeurs, l’actuel représentant de l’Algérie en Tunisie sera remplacé par un autre ambassadeur plus percutant et plus offensif puisque Abdelkader Hadjar fera valoir ses droits à la retraite. A ses mesures s’ajouteront d’autres encore plus rigoureuses qui risquent de faire mal. Gageons qu’à ce moment-là nos frères tunisiens perdront au change tout en constatant les dégâts de leur politique hasardeuse qui consiste à rançonner de la sorte leurs voisins de l’Ouest. Alors que l’été tire à sa fin, l’on table carrément sur un quota d’un million de vacanciers à avoir opté pour le pays du Jasmin.

C’est que plus que tout autre touriste étranger, l’Algérien aime rouler les mécaniques et n’hésite pas à la dépense à la faveur de tout séjour en Tunisie. Il n’est pas du genre sédentaire et en sus de son nécessaire passage par les complexes touristiques aussi splendides soient-ils, il a souvent tendance à faire le nomade sur le sol tunisien ce qui se traduit par des achats et des consommations en tous genres; c’est-à-dire qu’il renfloue, outre les caisses des palaces, ceux des artisans des différentes localités tunisiennes. Les récentes entorses aux accords de libre échange conclus entre les deux pays sont qualifiées d’aberrations et traduisent l’ingratitude des Tunisiens alors qu’ils sont un million d’Algériens à se rendre sur les plages tunisiennes boudées par les tour-opérateurs occidentaux.

Face à ces actes de lèse-majesté, les opérateurs économiques algériens entendent monter au créneau en exprimant leur dépit aux plus hautes autorités tunisiennes qui n’ont pas encore réagi à cette suite fâcheuse d’évènements. Rebondissant sur le sujet des pommes de terre refoulées, le président de l’Association nationale des exportateurs (Anexal), Naceri Ali Bey, qui s’est confié à des confrères a dénoncé cette «première», tout en menaçant de se plaindre auprès du ministère du Commerce, l’Algérie, dans le cadre des accords d’échanges signés avec la Tunisie, devra exporter vers la Tunisie un quota de 2000 tonnes de pommes de terre.

«Nous avons un quota de 2000 tonnes de pomme de terre à exporter vers la Tunisie, mais le ministère de l’Agriculture de ce pays a refusé de recevoir ce produit», a-t-il dénoncé avant d’ajouter que «la Tunisie a même refusé de recevoir les quantités de pomme de terre qui transitent par son territoire à destination de la Libye». Pourtant, explique Naceri, «Ils (les Tunisiens) ne veulent ni accepter le certificat de conformité ni faire des tests sur le produit», se désole-t-il. Les précédents de cet été 2016 détonnent étrangement avec la saison de 2014 où les deux pays coulaient le parfait amour. De nombreuses visites officielles étaient alors engagées de part et d’autre et avaient permis de réactualiser certains dossiers communs. Une commission mixte avait ainsi réactivé un accord-cadre commercial préférentiel signé en 2008. Ce dernier, chapeauté par 14 départements ministériels, a fait l’objet de mesures et approbations complémentaires en mars de la même année. Des dispositions audacieuses étaient annoncées et balayaient d’un trait les réticences d’antan tout en permettant aux citoyens des deux pays de bénéficier d’avantages substantiels à tous les niveaux. Ainsi, de nombreuses facilités ont été accordées à ceux qui le souhaitaient. Hélas, autres temps, autres moeurs rappellent les récents évènements qui plombent l’élan de fraternité séculaire entre les deux pays.