Dessalement de l’eau de mer: L’Algérie veut créer une filière industrielle

Dessalement de l’eau de mer: L’Algérie veut créer une filière industrielle

par M. Aziza

Dessalement de l’eau de mer: L’Algérie veut créer une filière industrielle

L’Algérie ambitionne de développer une filière industrielle dans le domaine du dessalement, notamment en matière de technologie des membranes. Une technique très avantageuse dans le dessalement, la récupération et retraitement des eaux usées destinées à l’agriculture.

C’est ce qu’a annoncé hier le ministre de l’Energie, Mustapha Guitouni, lors de la tenue d’une journée technique sur la gestion de l’activité de «dessalement de l’eau de mer» en présence du ministre des Ressources en Eau, M. Hocine Necib. Un séminaire organisé par l’AEC Algerian Energy Company (société par actions détenue à parts égales par Sonatrach et Sonelgaz), à l’Ecole de Formation IFEG (Sonelgaz) à Alger.

Se lancer dans de tels projets est une option tout à fait possible, dira le ministre de l’Energie, compte tenu des investissements de l’Algérie et l’ampleur du marché du dessalement en méditerranée et dans le monde.

L’Algérie dispose déjà de 11 unités de dessalement d’eau de mer d’une capacité de 2,1 millions de m³/jours. Des infrastructures qui ont mobilisé trois milliards de dollars et font que l’Algérie compte parmi les plus grands producteurs d’eau dessalée au monde. Et ce, en attendant le lancement des deux projets restants, à savoir la station de dessalement de Zerlada au centre du pays et celle d’El Tarf à l’Est. Sachant que les cahiers des charges de ces deux stations sont déjà en cours d’élaboration.

Le ministre de l’Energie a affirmé, dans ce sens, qu’en Algérie, le dessalement représente environ 17% des sources d’eau potable. « C’est déjà un bon paramètre si l’on considère qu’un peu moins de 1 % de l’eau potable consommée est produite par le dessalement dans le monde ». A ce jour, « la Méditerranée représente environ un quart du dessalement mondial. Vers 2030, la région pourrait approcher le chiffre du dessalement mondial actuel, soit environ de 30 à 40 millions de m³», selon le rapport du Plan bleu et du PNUE (Programme des Nations Unies pour l’environnement).

Le ministre de l’Energie a exhorté la société de son secteur (AEC) à respecter les délais de réalisation, mais encore la réduction des coûts du mètre cube d’eau dessalée. Et de préciser qu’il faut donc privilégier les filières de dessalement les plus économes en énergie. Il a appelé en outre l’AEC à réunir toutes les conditions possibles pour lancer le processus d’algérianisation de l’activité « exploitation ». Il a ouvert une parenthèse pour affirmer que tout le monde peut postuler à l’appel d’offres qui sera lancé par l’AEC, que ce soit des entreprises étrangères ou des entreprise nationales (privées et publiques). C’est-à-dire celles ayant les moyens ou le savoir-faire. En ce qui concerne le partenariat public-privé (PPP) conclu entre le gouvernement et les représentants des entreprises publiques et privées, M. Guitouni insiste pour dire qu’il ne s’agit nullement d’une « privatisation ». Il précise qu’« il faut bannir ce dogme, il faut aller de l’avant pour construire ensemble, sans distinction entre une entreprise privée ou publique, une économie forte et diversifiée »

Sonatrach sollicitée par des entreprises étrangères

Le ministre de l’Energie, Mustapha Guitouni, a défendu la Sonatrach qui pour certains «est une entreprise aux pieds d’argile» en raison de son faible déploiement à l’International.

Pour le ministre, la Sonatrach est une entreprise qui a de l’expérience et qui est très sollicitée par les entreprises étrangères spécialisées dans les hydrocarbures, «Elles nous sollicitent souvent pour qu’on puisse travailler ensemble, vu notre expérience», dit-il en réponse aux questions des journalistes.

Et de préciser que la Sonatrach est présente au Pérou et dans plusieurs pays d’Afrique, notamment au Mali, en Mauritanie, en Egypte et au Niger. Et d’annoncer que Sonatrach compte investir en Irak. « Une rencontre est prévue dans quelque jours avec nos homologues irakiens pour finaliser ce projet», a-t-il précisé. En ce qui concerne les contrats de gaz qui sont arrivés à terme et qui devront être remplacés par de nouveaux contrats, M. Guitouni s’est contenté de dire « que nous sommes en négociation avec nos clients pour de nouveaux contrats », sans donner plus de précisions.