Des images plein l’assiette !

Des images plein l’assiette !

15764.jpg« Dis-moi ce que tu manges et je te dirai qui tu es ». Si notre assiette nous reflète si bien, ne peut-elle pas aussi nous aider à mieux nous connaître ? Prendre le temps de considérer notre vie alimentaire sous tous ses aspects, nutritionnels et sensoriels mais aussi culturels et émotionnels, est non seulement passionnant mais essentiel…

« Une pomme par jour éloigne le médecin », « Dis-moi ce que tu manges, et je te dirai qui tu es », « Connais-toi toi-même », etc. Ces phrases, nous les connaissons tous par cœur ! Tant et si bien que nous n’y prêtons plus aucune attention. Pourtant, si on les passe à la moulinette de nos émotions et comportements alimentaires, elles peuvent se révéler finalement assez nourrissantes…

1 : « Une pomme par jour éloigne le médecin ».

Le fer dans les épinards, les pamplemousses qui brûlent les graisses, la viande rouge qui rend violent ou vigoureux, l’œuf qui donne du cholestérol… D’une façon ou d’une autre, l’indice de persistance de ces références reste fort. En effet, qu’elles inspirent plus ou moins nos menus ou que nous tentions de nous en distancer radicalement, nos croyances alimentaires modèlent nos choix et comportements parfois beaucoup plus que nous ne le pensons…

2 : « Dis-moi ce que tu manges, et je te dirai qui tu es ».

Dans le fond, rien d’étonnant à considérer que nos choix alimentaires, fortement liés à notre histoire, notre culture, notre environnement et nos affects, conditionnent et reflètent à la fois notre rapport au monde.

Peut-on pour autant imaginer raisonnablement que ces choix nous rendent si transparents aux yeux des autres que cela leur permette de nous connaître mieux que nous-mêmes? De là à définir son comportement alimentaire en fonction de l’image de nous qu’il sera censé projeter, il n’y aurait qu’un pas, comme on dit !

Ce pas, nous le franchissons plus souvent que nous ne le pensons. Sans que cela ne soit forcément conscient ou raisonné, nous ne mangeons pas toujours les mêmes choses ni de la même manière selon que nous sommes seuls ou avec d’autres personnes. De même, les variations sont notables en fonction de notre degré de proximité avec ces dernières.

C’est que, au cours d’un repas, entrent en jeu non seulement  des aliments de chairs et de fibres mais aussi tout un univers foisonnant de représentations alimentaires intimes et collectives.

Ces représentations se sont formées, dès nos toutes premières heures, à partir des perceptions et des émotions ressenties au cours de nos expériences alimentaires. Elles sont d’ordre gustatif et olfactif, bien sûr, mais aussi sonores, visuelles et tactiles. Chaque jour, à l’occasion des très nombreux choix alimentaires que nous opérons, ces représentations intimes se confrontent aux tout aussi nombreuses images alimentaires qui nous parviennent du monde extérieur : les aliments ou produits alimentaires eux-mêmes mais aussi leurs représentations, sous formes d’images photographiques ou de mots…

3 : « Connais-toi toi-même ! »

Au fond, que de si nombreuses images s’invitent à nos repas, tant en termes de choix que de perceptions, quelle importance ? Quel intérêt à tenter d’y voir un peu plus clair ? Un intérêt de taille : la connaissance de soi et le libre-arbitre alimentaire. Sans prétendre tout maitriser ou rationaliser, réaliser de temps en temps de véritables arrêts sur images et considérer plus attentivement comment nos représentations alimentaires sous-tendent nos choix et comportements, revient à faire de notre vie alimentaire un formidable terrain d’investigations intimes. Et puisque nous sommes tous différents, c’est aussi l’occasion d’appréhender l’autre, comme nous-mêmes, dans toute sa complexité et sa richesse. Pour s’affranchir des croyances toutes faites, se libérer de ses peurs, assumer ses préférences, affiner ses goûts, explorer de nouveaux territoires. En mangeur tranquille, informé et conscient.