Des associations des droits de l’homme dénoncent: Une rencontre sur la Migration empêchée à Oran

Des associations des droits de l’homme dénoncent: Une rencontre sur la Migration empêchée à Oran

Par Moncef Wafi.

Des associations des droits de l’homme dénoncent: Une rencontre sur la Migration empêchée à Oran

  Déjà fortement éprouvée par le dossier de la migration et son traitement officiel, critiquée par des ONG de l’intérieur du pays comme de l’étranger, l’interdiction d’une rencontre nationale sur la migration à Oran ne va pas arranger l’image de l’Algérie.

En effet, la septième rencontre nationale de la Plateforme Migration Algérie (PAM), prévue les 20 et 21 juillet derniers à Oran, a été empêchée par les services de sécurité. L’information a été donnée par la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme (LADDH) de Noureddine Benissad et de la Ligue algérienne de défense des droits humains (LADDH), de Salah Dabouz. Les deux communiqués, rendus publics samedi dernier, rapportent que le «rendez-vous auquel devait participer une quinzaine d’acteurs de la société civile en Algérie», initialement prévu dans un hôtel d’Oran, a été empêché pour «absence d’une autorisation préalable pour une rencontre «publique», conformément à la «réglementation en vigueur»». Les organisateurs dénoncent «une véritable pression policière», indiquant que «jamais un tel dispositif d’empêchement d’une rencontre d’échange inter-associatif n’a été observé», alors même que les précédentes rencontres de cette plateforme «se sont normalement déroulées à Alger». Pour cause, et «face à cette première interdiction», il a été décidé de transférer la rencontre «au siège d’une association membre», histoire de contourner la législation «dans la mesure où il s’agissait d’une rencontre interne, limitée à vingt personnes». Mais c’est sans compter sur la ténacité des éléments des services de sécurité «qui ont sommé l’association hôte d’annuler la rencontre», les menaçant même de «retombées administratives graves».

Cette dernière n’a eu d’autres choix que d’obtempérer et a «évacué la quinzaine de personnes qu’elle a invitée à son siège». La même source ajoute que «les intimidations ne se sont pas arrêtées là puisque, à un hôtel où le groupe devait déjeuner, il a été donné comme instruction téléphonique «de ne pas s’attabler en un seul groupe, et de se séparer avec un maximum de trois personnes par table»». Selon toujours les organisateurs, «la filature des présent.e.s ne s’est arrêtée qu’après le départ de ces derniers de la wilaya d’Oran». Les deux associations des droits de l’homme ont décidé d’alerter l’opinion publique nationale «sur les pressions que subissent les acteurs de la société civile en Algérie, engagés dans la protection et la promotion collaborative des droits des personnes migrantes en Algérie».

Les deux communiqués affirment que contrairement à la version officielle, «il devient impossible à la société civile en Algérie de participer et collaborer à améliorer les conditions des migrant.e.s», affirmant que la mobilisation est présente «pour faire avancer ce cadre collectif, car convaincus que c’est la seule voie pour contribuer au respect des droits fondamentaux des personnes en général, particulièrement migrant.e.s.».

Rappelons qu’en décembre 2015, et à l’initiative d’associations, de collectifs et de personnes ressources intervenant dans le domaine de la migration, et suite à un processus d’échanges et de rencontres, la PMA est née. Selon ses concepteurs, cette plateforme se veut être un espace d’échange, de réflexion et d’action autour de la question migratoire, et se donne pour mission d’agir en faveur de l’accès aux droits des migrant.e.s en Algérie.