La déradicalisation passe par la prévention que par la répression

La déradicalisation passe par la prévention que par la répression

CONAKRY (GUINEE) – La déradicalisation passe plus par la prévention et la justice sociale que par la répression, la militarisation et l’action armée, a affirmé lundi à Conakry le représentant du Niger à l’Unité de fusion et de liaison des pays du Sahel (UFL).

« Il s’agira en effet, d’investir davantage dans la prévention que dans la répression, dans la culture de la tolérance et du dialogue que dans celle de la militarisation et de l’action armée, dans la primauté de la justice sociale et économique et de l’Etat de droit que dans la division et la confrontation », a expliqué cet expert, représentant la coordinatrice de l’UFL, Zainab Ali Kotoko, aux travaux du 7ème Atelier régional de la Ligue des Oulémas, Prêcheurs et Imams du Sahel.

Il a, en ce sens, rappelé que la rencontre de Conakry se tenait à un moment où le Sahel vit « sous l’emprise de la peur liée à la montée de l’extrémisme violent et au terrorisme alimentée par des forces du mal qui, à travers les réseaux sociaux et les médias dans leur diversité, incitent à l’accomplissement d’actes terroristes. Ils intimident, recrutent, radicalisent et font l’apologie de leurs crimes ».

Selon lui, la Cellule de communication de l’UFL, composée de journalistes d’Algérie, Burkina-Faso, Mali, Mauritanie, Niger, Nigéria, Tchad et renforcée par leurs homologues du Sénégal, Côte-d’Ivoire et de la République de Guinée, a été invitée pour prendre part aux travaux de cet atelier par conviction du rôle de ces derniers dans l’éradication de cette nouvelle menace internationale.

La participation de ces spécialistes des médias à la rencontre, permettra sans nul doute, de mieux véhiculer les contre-récits aux propos des extrémistes violents et d’amplifier les messages qui les remplacent dignement.

Il a, par ailleurs, félicité la Ligue pour avoir pris l’initiative d’œuvrer en faveur du renforcement de l’éducation religieuse dans la région et pour la pertinence du choix du thème de la rencontre: « les valeurs et les principes de l’Islam dans la lutte contre le radicalisme et l’extrémisme violent « .

En organisant conjointement le présent atelier, l’UFL et la Ligue sont « guidées par le souci de restaurer la paix et la stabilité dans une région marquée par la persistance et l’extension de la menace de l’extrémisme violent et du terrorisme », a-t-il soutenu.

La discréditation des discours extrémistes, l’harmonisation des concepts usuels et la promotion des valeurs de paix et de tolérance, permettent à la fois la réduction de la mobilité des forces du mal, de leur propagande et de leur moyen de radicalisation, a-t-il avancé.

Il a estimé, cependant, que ces objectifs ne peuvent être atteints que par la promotion d’une coopération régionale et internationale plus étroite et mieux coordonnée dans le domaine de la sécurité, de la culture des valeurs communes, des principes de l’islam et de partages des bonnes pratiques.

Cela demande aussi un recours à une politique plurisectorielle de déradicalisation et de prévention, impliquant toute une gamme d’acteurs plus vaste que les organismes de sécurité, dont les institutions publiques, la société civile et surtout les citoyens, a-t-il expliqué.

S’agissant du pays d’accueil, il a indiqué que l’acceptation d’abriter l’atelier atteste de l’engagement de la République de Guinée dans la coopération internationale et la promotion de la bonne gouvernance, permettant de mieux conjurer ensemble, la menace mondiale que représentent le radicalisme religieux et l’extrémisme violent.

« Votre présence à cet évènement, traduit l’intérêt que vous accordez tous aux questions de paix et de sécurité en Afrique, particulièrement dans la région sahélo-saharienne ainsi que la détermination qui vous amine à leur trouver des solutions qui contribueront au développement de nos pays respectifs »,a-t-il estimé.

Basé à Alger, l’UFL est un mécanisme de coopération régional des pays du Champ, permettant de coordonner les actions menées pour la prévention, la sensibilisation et la lutte contre le terrorisme, avec l’Union africaine et le processus de Nouakchott.