Décès de Ali Mahsas, il faisait partie du premier noyau qui a déclenché la révolution

Décès de Ali Mahsas, il faisait partie du premier noyau qui a déclenché la révolution
2013_02_Mehsas_203049164.jpgLe moudjahid Ahmed Mahsas, dit Ali Mahsas, est décédé hier matin à l’âge de 90 ans à l’hôpital militaire d’Aïn Naâdja à Alger, des suites d’une longue maladie.Ali Mahsas, de son vrai nom Ahmed Mahsas, est un homme politique, militant nationaliste durant la Révolution. Il fut un des fondateurs de la branche française du Front de libération nationale (FLN). Il est né en 1923 à Boudouaou.

Il commence à militer, dès 1940, au sein de l’organisation clandestine du Parti du peuple algérien (PPA), à Boudouaou, sa ville natale, puis à Belcourt (Alger), notamment en compagnie du chahid Mohamed Belouizdad. Il évolue alors au sein des organisations du PPA, le Comité central jeune du Grand Alger (CCJGA) et le Comité jeune de Belcourt (CJB).

Plusieurs fois emprisonné pour activités militantes, il occupe de hautes responsabilités au sein du PPA. Membre du comité central (CC) et du comité d’organisation (CO), il participe au travail d’organisation à l’échelle territoriale et nationale. Il est l’un des fondateurs de l’Organisation spéciale (OS) dont il est membre à l’état-major national.

Ayant été appelé à servir sous les drapeaux français en 1944-1945, Ahmed Mahsas refuse d’intégrer l’armée coloniale. Il sera arrêté en 1949 pour insoumission et condamné par le tribunal. Le docteur Mahsas restera actif en influant sur la scène politique, à travers laquelle il prône, avec constance, le renouveau national dans une perspective résolument arabo-musulmane.

Un des fondateurs du FLN de France, il devient délégué politico-militaire dans l’Est algérien, puis membre du Conseil national de la révolution algérienne (CNRA). Membre également du bureau politique et secrétaire du FLN, il est nommé, après l’Indépendance en 1963, ministre de l’Agriculture et de la Réforme agraire du régime de Ben Bella. Après la prise de pouvoir par Houari Boumediène le 19 juin 1965, il intègre le Conseil de la Révolution.

En désaccord avec le nouveau pouvoir, il s’exile en France en 1966. Il rentre enfin à Alger en 1981, deux ans après la mort de Boumediène. Ahmed Mahsas est docteur en sociologie, diplômé de l’Ecole pratique des hautes études en 1978 à la Sorbonne. La même année, il publie, chez Harmattan, sa thèse intitulée Le mouvement révolutionnaire en Algérie de la Première Guerre mondiale à 1954.

Une thèse où il explique la théorie de la Révolution algérienne et ses réalisations sur le plan historique. Dans cet ouvrage, Ahmed Mahsas dépeint le contexte historique ayant entouré la création du PPA et la création de l’OS, à partir des éléments armés ayant été derrière la formation du premier noyau qui a déclenché la guerre de Libération nationale. Il est également l’auteur d’autres ouvrages, où il apporte des analyses très pertinentes, à l’image de «Réflexion sur le mouvement d’unité arabe et ses perspectives», en 1974.

En 1975, il publie «L’autogestion en Algérie» et en 1978, «Algérie, démocratie et révolution». Ceci sans oublier les qualités d’intellectuel et de politique éclairé et ses analyses pertinentes de la situation du pays, du monde arabe et du monde musulman.

Khaled Haddag