Constantine : Danger (encore) sur les étals : des poires au mercurochrome !

Constantine : Danger (encore) sur les étals : des poires au mercurochrome !

Après la pastèque à l’égout, puis au mazout pour un rouge plus important, le pain à l’UPSA effervescente, le cachir sans viande, voilà le tour de la poire – pas le consommateur, le fruit – au mercurochrome.

Depuis quelques semaines, sur tous les étals des marchés constantinois, et d’ailleurs sans doute, la poire, un fruit de saison, le plus cher, après Sa Majesté Banane, tient une place de choix. D’un prix variant de 150 à 300 DA, elle tient le haut du pavé du goût avec le raisin local. Cela a suffi pour que les mandataires véreux prennent le fruit en main en lui faisant une séance de maquillage bien orchestrée. Il suffit d’un chiffon doux, d’une bouteille de mercurochrome, et le (mauvais) tour est joué. La poire, qui avait un aspect monochrome, un jaune pâle ou un jaune-vert, se permet d’arborer un côté bien rouge.

La fameuse poire « khed b’khed », qui fait saliver rien qu’à son apparence. Sans doute pour faire plus « khed b’khed » que nature, et voulant passer d’une qualité moyenne à l’étage supérieur, les détaillants en fruits et légumes, ou les grossistes moyens, se découvrent des vertus de Van Gogh, sans « les Iris » mais avec des poires, en passant un coup de chiffon sur leurs fruits.

Les remarques que nous avons faites à quelques marchands sont restées sans réponses, et les contrôleurs de la qualité que nous avons contactés, poire « maquillée » à l’appui, n’avaient aucune réponse à nous donner, découvrant, apparemment, le phénomène, quoique la pratique soit un secret de Polichinelle.

Après le mouton bleu qui n’a pas été consommé, la poire qui n’a pas été dégustée, eh bien, ventre creux et tête en ébullition, bon appétit !