CAN, les Verts pour décrocher la 2e étoile!

CAN, les Verts pour décrocher la 2e étoile!

C’est aujourd’hui qu’entre en lice l’Equipe nationale de football en coupe d’Afrique des Nations dans sa 31e édition. La confrontation face au Zimbabwe est plus une mise en train qu’un véritable test pour les Verts. Ce sera plus sérieux lors du deuxième match contre la Tunisie – du fait que c’est un derby maghrébin – où le plus costaud mentalement s’ouvrira la voie des quarts de finale.

En effet, les chances de l’Algérie de réaliser ses objectifs au Gabon, sont tangibles tant au regard de la qualité de l’effectif des Verts que du fait de la composante de la participation africaine. Aucune nation présente au pays des Bongo ne nous est supérieure fondamentalement.

C’est juste une question de confiance que des médias, par leur négativisme ambiant, ont sapé ou tenté de saper. Présenter le groupe de l’Algérie comme le groupe de la «mort» était excessif et sans fondement. Il ne fallait pas donner plus de valeur qu’il n’en a au Zimbabwe qui en est à sa troisième participation à la CAN, ni faire un monde de la Tunisie et du Sénégal, que les Verts ont battus en maintes occasions. Aussi, nous avons pleinement confiance dans la composante représentative du football algérien à la CAN 2017 au Gabon.

Un bémol, toutefois, cette équipe à première vue soudée dans tous ses compartiments, n’en présente pas moins des lacunes, notamment dans la charnière défensive qui reste le talon d’Achille des Verts. Depuis la retraite de Antar Yahia, Madjid Bougherra et autre Nadir Belhadj – qui n’ont pas été remplacés – ce secteur n’arrive pas à trouver son équilibre, faute de dénicher l’oiseau rare parmi les binationaux qui fournissent l’essentiel du Onze national.

C’est là que le bât blesse, l’EN [qui renferme des éléments de niveau mondial, à l’image de Mahrez] n’est en fait qu’une vitrine surfaite d’un sport à onze qui, dans les faits, n’en finit pas de manger son pain noir. Et pour cause! Le «produit» local est d’une médiocrité telle qu’il n’a pas la faculté de pallier les manques constatés ou affermir qualitativement les Verts. De fait, aucune EN «locale» – des cadets aux seniors en passant par les catégories intermédiaires – n’est parvenue ces dernières années à se qualifier aux finales de la CAN de leurs catégories.

La dernière déconfiture a été celle de l’EN des cadets, étrillée à Nouakchott par une Mauritanie, qui n’est pas représentative du niveau de cette catégorie en Afrique, et ne dispose pas des moyens humains, matériels et financiers de l’Algérie.

C’est à ce niveau qu’il peut y avoir des appréhensions, car viendra le jour où la filière binationale s’assèchera ou ne sera plus en mesure de fournir des éléments de qualité, faisant tomber de haut un football national qui, pendant des décennies, s’est enfoncé la tête dans le sable, vivant dans l’illusion d’une fausse grandeur. C’est dans ce contexte – probable, sinon possible – qu’il y a des craintes à avoir. Qu’on en juge: les clubs dits «professionnels» qui absorbent des centaines de milliards, sans profit pour le football national, sont incapables de former les futurs capés, incapables même de «dépanner» en fournissant des éléments performants pour les secteurs défaillants, comme c’est le cas pour la défense des Verts.

Ainsi, un M’bolhi, qui n’a plus été utilisé par son club turc depuis huit mois, reste néanmoins le numéro un et est plus compétitif que nos meilleurs gardiens de but du championnat de Ligue 1. C’est dire l’état de dégradation de la formation footballistique dans notre pays. Des joueurs payés entre 200 et 300 millions par mois, n’ont même pas le niveau pour suppléer aux blessures contractées par les titulaires.

Le mal est ici, en Algérie, où le professionnalisme a été mal compris, mal appliqué et, notamment, dévoyé. Les clubs professionnels exigent des centaines de milliards, non pour construire des centres de formation, indispensables et incontournables, mais pour payer grassement des pieds cassés.

Il y a un décalage immense, un fossé qui semble infranchissable, entre la manière avec laquelle l’argent de l’Etat est dépensé [quand il aurait dû être employé à booster le football national en général et à développer les jeunes catégories en particulier] et l’incompétence abyssale de ceux qui dirigent le football en Algérie. De ce point de vue, oui: les Verts, sont l’arbre qui cache le vide sidéral où est plongé le jeu à Onze en Algérie. Ceci dit, restons positif et souhaitons aux Verts bonne chance dans leur mission de décrocher la seconde étoile pour notre football et pour notre pays.