Bouteflika,Gaid Salah et le DRS, Toute la vérité sur les mensonges de cet été

Bouteflika,Gaid Salah et le DRS, Toute la vérité sur les mensonges de cet été

Toute la vérité sur les mensonges de cet été

«Le torchon brûle là-haut!» Avons-nous passé un été, déjà depuis les années Boumediene, sans laisser s’installer le jeu des rumeurs et des fuites organisées par certaines officines? Il est vrai que l’on ne bat le fer que tant qu’il est chaud. L’approche de la présidentielle de 2014 fait saliver tout un monde qui a bâti son existence et sa fortune sur l’intox et la désinformation. L’été 2013 n’a malheureusement pas échappé à la «règle».

Ces tribulations algériennes créent la surprise et l’étonnement jusque chez les représentants des chancelleries diplomatiques, accrédités à Alger, qui sont harcelés par leurs capitales pour avoir plus d’éclaircissements.

Mais qui a entretenu toute cette confusion médiatique? Et à qui profite-t-elle?

D’abord, il a suffi que le colonel Fawzi du DRS soit appelé à faire valoir ses droits à la retraite après plus de quarante ans de «bons et loyaux services» pour que le feu prenne dans la maison Algérie. C’est l’étincelle qui va provoquer l’incendie. On a servi à l’opinion publique des affabulations. Rien que des affabulations. N’a-t-on pas annoncé que la Direction centrale de la communication et de la diffusion (Dccd), dont il avait la charge, a été dissoute? Que le DRS n’avait plus la main sur cette structure sensible qui, désormais, selon les mêmes sources, relèverait de l’état-major général de l’ANP?

Ce n’est pas là le premier et le dernier tir de semonce que l’on cherchait à adresser en cette rentrée politique, que l’on prédisait porteuse de tous les dangers.

Certains analystes politiques n’y relevaient-ils pas, à longueur de colonnes de journaux, le signe indéniable que les prérogatives du DRS et de son chef commençaient à être rognées dans le but évident de le réduire à un rôle de simple figurant avant son évacuation définitive de l’armée pour faire place à un «étoilé» proche du «clan» de Bouteflika?

Selon leur théorie, on a déjà fait basculer dans le vide sidéral la Statue du Commandeur. Le lendemain, on enfourchait les trompettes pour annoncer que l’«effeuillage» continuait et que l’on désapproprie, cette fois-ci, le DRS de son bras armé, à savoir la Direction centrale de la sécurité militaire, pour la rattacher directement à l’état-major. Suivra ensuite l’information indiquant que le service de la police judiciaire du DRS est transféré à la Justice militaire. Ainsi, prétendent-ils, «le roi est nu»!

Plus tard, on indiquera que les enquêteurs de la police judiciaire du DRS relèveront à l’avenir de la Justice militaire. Ainsi, la boucle est bouclée.

Or, la réalité est biaisée. Volontairement. Et à dessein, celui en premier lieu d’éclabousser la Présidence de la République elle-même.

Voici la vérité, et les pseudo-analystes politiques auront tout le loisir de le constater dès à présent:

1. La Direction de la communication et de la diffusion est toujours rattachée au DRS. Sous son contrôle hiérarchique et administratif. Son nouveau chef est le colonel Okba qui a toujours fait partie des effectifs de ce département dirigé par le général de corps d’armée, Tewfik.

2. La Direction centrale de la sécurité militaire de l’armée, dirigée par le général-major M’henna Djebbar, est rattachée à l’état-major. Son nouveau patron, le général Lakhdar, et son équipe sont issus du DRS. C’est pour assurer une meilleure perfor-mance dans l’acheminement direct et rapide du renseignement militaire que cette direction est transférée à l’état-major. Sur le théâtre d’opérations, cette réorganisation permettra de réaliser un gain de temps et d’efficacité, quand on sait le nombre important d’opérations qui sont menées à nos frontières orientales (Tunisie et Libye) et dans la partie méridionale frontalière avec le Mali. Cette réorganisation permettra désormais, grâce à des moyens techniques sophistiqués gérés par un personnel formé aux techniques de pointe de dernier cri, d’intervenir en n’importe quel point du territoire national dans le moindre temps possible en recourant à l’aviation militaire ou à nos troupes terrestres. La dégradation de la situation sécuritaire chez nos voisins tunisiens et libyens ainsi que la surveillance des confins frontaliers avec le Mali et le Niger ont été à l’origine de cette initiative de renforcer la sécurité nationale jusque dans sa profondeur stratégique. Aujourd’hui, nos troupes (mer, terre et air) sont dotées d’un matériel performant que nos chefs militaires entendent mettre au service de la défense de la souveraineté nationale.

Des pays comme les Etats-Unis, la France ou la Russie ont, depuis de longues années, rattaché le renseignement militaire à leurs états-majors et créé des structures d’intervention rapide. Le meilleur exemple que l’on peut citer reste celui qui existe à travers les bases américaines dans le monde. La professionnalisation de l’ANP exige, aujourd’hui plus que jamais, de se mettre au diapason des grandes armées dans le monde.

3. Le service de la police judiciaire du DRS, transféré aujourd’hui à la justice militaire, est constitué de juristes et d’éléments chargés de finaliser les dossiers qu’ils reçoivent des enquêteurs du DRS. Autrement dit, ce ne sont pas ces hommes ayant enquêté sur les grandes affaires de corruption, comme celle de Sonatrach, qui ont été mutés aux services de la Justice militaire. Ces enquêteurs relèvent d’un autre service. Le DRS continue de compter parmi ses effectifs tous ces hommes qui ont pour mission d’investiguer dans divers domaines, comme celui des dysfonctionnements dans l’économie ou de certaines institutions. Le DRS n’a pas été dépouillé de ses prérogatives. Cette restructuration reste induite par les changements et les bouleversements que connaît la scène régionale. Le Président Bouteflika, qui est le commandant suprême des forces armées et ministre de la Défense nationale, a pris à bras-le-corps ce dossier. Les différentes audiences qu’il a accordées à M.Gaïd Salah et que la télévision a relayées, attestent du suivi quotidien qu’il a investi pour atteindre tous ses objectifs.

4. La relation Présidence de la République-DRS demeure une relation quotidienne, constante et suivie par des contacts, des échanges d’informations et de consultations. Elle n’a subi ni révision, ni détérioration dans les rapports entre le Président et le général Tewfik, ni changement dans la nature des méthodes de travail.

Les spéculations relayées par certains médias sur un prétendu bras de fer ou différend opposant les deux hommes ne sont en fait que le produit imaginaire de ceux qui n’ont pas fini de se bercer d’illusions et qu’éblouissent, à l’approche de la présidentielle, les feux du pouvoir.

Le DRS n’a jamais cherché à trouver ou à proposer un quelconque candidat à la présidentielle de 2014 ou à tirer le tapis sous les pieds de l’actuel Président. Sa mission est clairement définie par l’institution à laquelle il est resté hiérarchiquement rattaché, à savoir le ministère de la Défense nationale. Autrement dit, le DRS n’a pas pour fonction d’être le faiseur de roi.

Il n’a aucune prétention, de ce fait, à vouloir ou à prétendre même influer sur le choix politique du futur président de la République tel que certains s’obstinent à lui prêter l’intention.

5. En cette mi-septembre 2013, l’Algérie a sombré dans l’affabulation et le mensonge. La maladie du Président, qui se remet rapidement de son accident cardiovasculaire, a offert l’occasion à une élite cupide qui foisonne, dans le paysage médiatique algérien, d’élaborer sa propre théorie. Celle qui consiste à pourrir l’atmosphère entre le Président et ses collaborateurs. Dans toutes ces confusions hystériques, elle sème le trouble pour abattre la République dans un contexte régional et international marqué par des crises et des conflits politiques, en espérant en tirer profit et en poussant l’Algérie au comble du doute. Créer, susciter le trouble pour enfin décider, in fine, du sort d’un personnage politique fut-il le président de la République, élu de tout un peuple. La culture du syndrome du «coup d’Etat permanent» la conduite à y déceler ce qu’elle croit être les premières fissures qui commencent à fragiliser les murs de la maison Algérie. Pour elle, Bouteflika s’est mis en «mode veille», et cela lui suffit pour appeler à l’application de l’article 88 de la Constitution et à bousiller le moral des Algériens. La confusion et les intrigues médiatiques, sciemment entretenues dans ce but, sont sa stratégie. Mais c’est la stratégie du pire!

Aujourd’hui, par ses médisances qui font recette dans certains cercles politiques et élitistes, elle veut carrément se substituer au choix du peuple. Elle parle de «clan présidentiel» à la place de «partisans du Président» en désignant du doigt son proche entourage dont son frère Saïd auquel elle fait le reproche d’avoir fait main basse sur le pouvoir et de s’être érigé en vrai régent de la République. Un «vrai imperator», selon eux. Saïd Bouteflika est le conseiller du président de la République. Où est le mal? Il n’en est pas le prince héritier. Les Français, d’abord, sous Mitterrand, lui avaient-ils contesté son choix de faire de son fils Jean-Christophe son conseiller spécial au point même qu’ils ont fini par le surnommer, le temps aidant, «Papa m’a dit»? La Ve République française n’a pas fait pour autant naufrage. Sous Chirac, sa fille

Claude, nommée, elle aussi, conseiller spécial chargée de la communication durant ses deux mandats successifs, n’a pas provoqué toute cette charge de haine recuite que subit Saïd Bouteflika. Pourquoi?

Tout simplement, les Français ont trouvé normal que pour gérer des affaires sensibles, le président de la République pouvait recourir à un homme de confiance et dont la loyauté ne pouvait prêter à équivoque. Toute campagne déclenchée contre le «clan présidentiel» ne recèle-t-elle pas à l’évidence la peur, pour cette élite, de le voir rempiler pour un quatrième mandat?

Diaboliser Saïd Bouteflika ne reviendrait-il pas à mépriser le choix souverain du peuple si, en 2014, celui-ci décidait de renouveler sa confiance au président sortant? Démocratie, avez-vous dit? Que faites-vous de vos prêches pour la liberté du peuple de choisir les dirigeants qu’il veut?

Les Algériens veulent vivre dans une République apaisée. L’Algérie de Bouteflika n’a pas subi les drames qui ont ensanglanté le Monde arabe depuis plus de deux ans. Ne devrions-nous pas plutôt nous réjouir d’avoir été épargnés par les démons de la discorde au lieu de vouloir remuer les cendres du passé et de sa fitna qui nous a coûté 200.000 morts? Jusqu’à quand et par quel miracle, pensons-nous être à l’abri des aléas et des tragédies que réserve souvent l’Histoire aux peuples?

Toute cette hystérie ressemble étrangement à du braconnage politique.