Le PDG d’Air Algérie, Mohamed Salah Boultif, a dénoncé hier, dans un entretien accordé à l’APS, une campagne médiatique dirigée contre la compagnie nationale, dont le dynamisme et l’agressivité commerciale commencent «à inquiéter et à gêner».
Depuis le crash du vol AH 5017, le 24 juillet, au nord du Mali, Air Algérie est sujette à de vives critiques médiatiques. Le premier responsable de cette compagnie nationale ne cache pas sa méfiance face à ces attaques. Selon lui, elles ne peuvent être justifiées.
Air Algérie s’est engagée dans une dynamique de développement, chose qui commence à «déranger la concurrence», selon ses propos, affirmant que l’entreprise a réussi, en l’espace de trois ans, à capter 1,4 million de nouveaux passagers à l’international.
«On s’est également lancé le défi de construire un hub aérien à Alger avec l’acquisition de 16 nouveaux avions d’ici à 2016», a-t-il révélé, estimant que c’est cette dynamique qui inquiéterait. M. Boultif a indiqué, notamment, que «cette campagne médiatique serait peut être dirigée contre sa propre personne pour le discréditer ou, pire, contre la compagnie elle-même».
M. Boultif a reconnu que les crashs d’avions mettent souvent les responsables des compagnies aériennes «sous les feux de la rampe», contestant les accusations de défaillance portées contre le pavillon national. Il a expliqué, à ce titre, que la compagnie Air Algérie évoluait dans un environnement réglementé. Elle est, a-t-il poursuivi, supervisée et auditée de façon permanente, aussi bien par des institutions internationales comme l’IATA, que par la direction de l’aviation civile algérienne, relevant du ministère des Transports.
Air Algérie a gagné des parts de marché à l’international en les portant, dans ce segment, à 49% contre 47% en 2012, a-t-il précisé affichant l’ambition de sa compagnie de devenir leader sur le marché local où opèrent plus de 25 compagnies aériennes internationales.
Au sujet du crash de l’avion espagnol, affrété par Air Algérie, au nord du Mali, M. Boultif a affirmé, à ce propos, que sa compagnie est en mesure de passer, avec succès, tous les contrôles aériens internationaux, démentant des spéculations de la presse, faisant état d’une possible inscription de la compagnie algérienne dans la liste noire de l’aviation civile européenne.
tels écrits visent à rabaisser Air Algérie à un rang qui ne reflète pas l’importance du pavillon national, a-t-il estimé.
Voulant remettre les pendules à l’heure, le PDG d’Air Algérie dit : «Je ne vois pas en quoi Air Algérie est concernée (par ce crash) hormis le fait que cet avion a été affrété sous un numéro de vol d’Air Algérie».
«L’avion qui s’est écrasé n’est pas algérien, il est affrété auprès de Swiftair qui détient un AOC (airline operating certificate) espagnol, qui est, en plus, en conformité avec les normes européennes en la matière», a tenu à souligner M. Boultif.
Il a rappelé qu’en 2009, Air Algérie avait échappé à la liste noire de l’EASA. Après les efforts accomplis, la compagnie nationale obtient depuis l’année 2010 de «bonnes notes» à chaque contrôle SAFA. Les efforts déployés par Air Algérie en matière de sécurité se sont soldés par la suppression, en 2013, du contrôle systématique mené par l’EASA sur les avions algériens desservant l’Europe, a-t-il soutenu.
Fella H.