Boualem m’rakach , président de la confédération algérienne du patronat : “Il faut un changement radical”

Boualem m’rakach  , président de la confédération algérienne du patronat : “Il faut un changement radical”

Le président de la CAP a insisté sur l’urgence de mettre en œuvre les réformes qui confèrent au secteur privé le rôle de moteur de croissance.

Le président de la Confédération algérienne du patronat (CAP), Boualem M’rakach, a appelé hier, sur les ondes de la Chaîne III à “un changement radical de méthode”, accusant notamment des “lobbies de l’importation” de bloquer les réformes. “L’invité de la rédaction” de la Chaîne 3 plaide pour “une révolution en profondeur”, regrettant que les bonnes actions engagées par les pouvoirs publics ne progressent pas sur le terrain. Le président de la Confédération algérienne du patronat a rappelé les différentes propositions de son organisation dans le cadre des différentes tripartites et du pacte économique et social. Boualem M’rakach a insisté sur l’urgence de mettre en œuvre les réformes qui confèrent au secteur privé le rôle de moteur de croissance.

Vaste chantier s’il en est, devenu presqu’une rengaine reprise en chœur par  tous les partenaires sociaux. Sauf que les  actes qui vont avec, selon lui, sont encore attendus. “Les propositions ne sont pas appliquées. Les décisions qui sont prises en concertation avec les pouvoirs publique ne se traduisent pas sur le terrain. Les réformes n’avancent pas…” regrette le président de la Confédération algérienne du patronat. Pour M. M’rakach, si l’entreprise privée n’a pas progressée, “potentiellement”, c’est parce que le climat des affaires n’est pas “adéquat”. Le président de la Confédération algérienne du patronat indique que les opérateurs étrangers rencontrés lors des visites d’affaires se plaignent “du manque de visibilité”. M. M’rakach fait référence au dernier classement du Doing Business de la Banque mondiale, où l’Algérie, pour rappel, arrive à la 166e place sur 190 pays. Le rapport   mesure les réglementations favorables ou défavorables à l’acte d’entreprendre dans 190 pays à travers le monde sur la base d’un certain nombre d’indicateurs. Il est indéniable que les autorités algériennes au plus haut niveau affichent une réelle volonté de faire de l’entreprise  le véritable moteur de la croissance et du développement. Mais les intentions affirmées et la  volonté déclamée devraient davantage se traduire dans les faits. L’adoption d’une loi ou la prise d’une mesure réglementaire ne produit des effets que si elle est effectivement appliquée. C’est surtout cette non-application sur le terrain des réformes que semble dénoncer le président de la CAP. Pour lui “les pouvoirs publics n’ont pas mis les conditions nécessaires” à l’émergence de l’entreprise comme acteur majeur du développement, “un rempart face à la crise”. Ce sont les pouvoirs publics qui détiennent la solution a laissé entendre M. M’rakach. “Les solutions ce n’est pas nous qui les détenons”, a-t-il soutenu, indiquant que la CAP, depuis 4 ans avertit le gouvernement sur “les dangers” qui guettent “l’économie algérienne”.  M. M’rakach estime qu’il faut remettre de l’ordre dans la sphère économique, réhabiliter le travail et entreprendre progressivement les réformes, certes douloureuses, mais nécessaires. Le président de la CAP estime que le soutien au secteur public, depuis 50 ans, n’a pas porté ses fruits. “Il faut changer de politique”, a-t-il suggéré.

Meziane Rabhi