Blé dur : Syngenta Algérie veut faire augmenter de 30% la rentabilité

Blé dur : Syngenta Algérie veut faire augmenter de 30% la rentabilité

La Chambre algérienne de commerce et d’industrie (Caci) a organisé, hier, en son siège, un séminaire consacré aux outils de perfectionnement pour une meilleure rentabilité du blé dur en Algérie. Un rendez-vous qui a eu lieu en présence de nombreux acteurs issus de la branche du blé

A l’heure actuelle, l’Algérie produit 50 à 60% de sa consommation en blé dur, soit 34 millions de quintaux, a indiqué Norredine Amrani, directeur central à l’OAIC, faisant remarquer que ces quantités sont atteintes « malgré les manques en ressource hydrique de ces dernières années ».

M. Amrani estime néanmoins que cette production pourrait encore s’améliorer en quantités. Il préconise à cet effet d’établir des échéances de semis pour chaque région, de sorte à parer aux contraintes climatiques, comme le déficit hydrique, l’irrégularité des pluies, les hautes températures précoces, à l’exemple de celles ayant caractérisé l’année 2016, poussant alors à « une chute de production de 50% ». Les autres contraintes sont économiques et organisationnelles, a ajouté le même responsable, citant celles liées au « coût de production élevé résultant de la cherté des facteurs de production et du matériel agricole et l’insuffisance des intrants en quantité et qualité dans les délais recommandés ».

Pour sa part, la responsable contrôle de réseau du blé dur au sein du groupe spécialisé dans l’agro-alimentaire Amor Benamor, Fathia Sadli, considère que l’agriculteur doit « bénéficier d’une analyse de sol avant l’opération de fertilisation ». Il faut également « diversifier les cultures pour éviter la monoculture sur un même sol et user des engrais de manière fractionnelle », conseille-t-elle.

Intervenant à son tour, Farouk Hadj Hamiche, directeur de l’entreprise Syngenta Algérie, a exposé les principaux facteurs de contrainte pour la production de blé dur en Algérie, mais aussi les recommandations que fait son entité spécialisée dans la fourniture d’engrais et de semences à travers un projet sur le long terme qui prévoit l’intégration des agriculteurs, de l’OAIC, d’instituts agronomiques et des transformateurs. « A travers nos engagements pour ce projet, nous voulons accroître le rendement, préserver plus de terres agricoles, faire prospérer la biodiversité et responsabiliser les petits exploitants », explique Hadj Hamiche.

L’autre objectif de Syngenta Algérie relève de l’agroalimentaire, poursuit son directeur, précisant qu’il vise à offrir une meilleure qualité et une plus grande disponibilité de blé pour les transformateurs de ce produit, principalement pour les producteurs des différentes pâtes. « Le producteur de pâtes a plusieurs paramètres à prendre en compte, celui de la qualité, celui de la fluctuation des prix du blé, et celui du coût du transport qui sont autant de facteurs influant sur le coût de revient», affirme-t-il, tout en rappelant que pour cette année 2018, les Bourses prédisent une baisse des récoltes dans les principaux pays producteurs à cause de la récente vague de froid. « La volatilité des prix est en effet un facteur qui contrarie les producteurs de pâtes car ils n’ont pas la possibilité de varier leur prix à tout moment », dira encore le même intervenant.

A noter que depuis 2016, le prix des céréales ont augmenté sur les marchés mondiaux à cause des différents « accidents climatiques », comme les nomment les experts. « Au même moment, nous avons observé une baisse des investissements des agriculteurs pour la céréaliculture, ce qui pousse à produire des grains de moindre qualité et des mauvaises herbes dans le produit fini », poursuit-t-il. Avant de révéler qu’à travers le projet qu’elle a initié, Syngenta Algérie compte faire augmenter de 30% la rentabilité du blé dur en Algérie. Pour ce faire, Hadj Hamiche plaide pour le développement du concept de micros régions, pour adapter, à travers des techniques scientifiques, la gestion des cultures céréalières, « Nous allons donner les conseils techniques aux agriculteurs pour livrer des lots homogènes aux transformateurs et pour pouvoir faire du made in Algeria », assure-t-il.

Rafik AIOUAZ