Après la nomination de certains ministres: De grandes entreprises sans dirigeants

Après la nomination de certains ministres: De grandes entreprises sans dirigeants

La promotion de certains désormais ex-PDG de grandes entreprises au rang de ministres dans le gouvernement de Abdelmadjid Tebboune laisse certaines grandes entreprises ou administrations publiques sans dirigeant.

Si pour l’heure il est un peu tôt de parler de vacance de postes de PDG, il est toutefois légitime de se poser des questions sur le temps que les responsables des secteurs concernés vont mettre pour les remplacer.

A l’occasion de la nomination d’un nouveau gouvernement, pas moins de trois PDG sont passés au niveau de ministres. Il s’agit de Abderrahmane Raouia, jusque-là Directeur général des Impôts avant d’être installé à la place de Hadji Baba Ammi, au poste de ministre des Finances. C’est également le cas pour Mustapha Guitouni qui troque son statut de PDG de Sonelgaz pour remplacer Nouredine Boutarfa à la tête d’un ministère d’une importance capitale, celui de l’Energie.

Le troisième à avoir réussi son passage de grade, c’est Djamel Kaouane. A la tête de l’Entreprise Nationale de Communication, d’Edition et de Publicité (Anep), il succède dans la nouvelle équipe dirigée par Tebboune à Hamid Grine, pour occuper le plus haut niveau de la pyramide du département de la Communication. En réalité, à chaque fois qu’un dirigeant d’une grande entreprise ou alors un wali est appelé à d’autres fonctions au sein de la hiérarchie de l’Etat, il se passe plusieurs mois avant d’être remplacé.

Entre temps, on se contente d’installer un PDG par intérim pour gérer les affaires courantes. Mais en attendant que cet intérimaire soit officiellement nommé ou qu’on opte pour un autre dirigeant, le temps passe et les responsabilités ne sont pas bien définies, ce qui laisse les portes grandes ouvertes à toute sorte de dérapage et de mauvaise gestion. Lorsqu’il ne s’agit pas de nomination à la tête d’un ministère, il arrive que des PDG de grandes compagnies soient démis de leurs fonctions. C’est le cas à plusieurs reprises pour les patrons de Sonatrach, Sonelgaz, Air Algérie ou encore Algérie Télécom. Mais entre la démission ou le limogeage et l’installation d’une nouvelle figure, il se passe par moments plus d’une année. Alors, qu’en sera-t-il cette fois-ci ? Pour faire face à la crise financière, l’entreprise est souvent mise en avant pour être l’acteur principal en mesure de réussir la transition d’une économie

dépendante des hydrocarbures vers une économie dont l’entreprise sera la locomotive. Par la désignation d’un gouvernement composé de technocrates, le Premier ministre en tête, les pouvoirs publics vont-ils réussir à réaliser leur intention affichée, à savoir celle de prendre en charge le volet économique, et ce, en commençant par installer les responsables les plus compétents ? Or, sur le terrain, les affaires  d’«intelligence avec l’ennemi» pour lesquelles l’actuel PDG de Sonatrach, Abdelmoumen Ould Kaddour, a été accusé, ne l’ont pourtant pas empêché de régner sur la plus grosse boîte du pays.