Après la charte à polémique sur les territoires palestiniens occupés: Hanyeh nouveau président du Hamas

Après la charte à polémique sur les territoires palestiniens occupés: Hanyeh nouveau président du Hamas

Le mouvement palestinien élit un nouveau président, après avoir modifié la charte qui, d’après des experts, ne refuse pas l’existence d’un Etat israélien.

Le Hamas a élu hier Ismaïl Haniyeh, 57 ans, président de son bureau politique. Haniyeh succède à Khaled Mechaal, dont il était précédemment l’adjoint, d’après les médias de ce mouvement.

Lors d’une interview, un responsable du Hamas au Liban a révélé qu’une rivalité existait au sein de l’organisation opposant Ismaïl Haniyeh et ses adversaires, Moussa Abou Marzouk et Mohamed Nazzal.

Né en 1963, il succède à Khaled Mechaal qui a mené les deux mandats maximum autorisés.

Natif de Ghaza, Ismaïl Haniyeh fut nommé Premier ministre de l’Autorité palestinienne après la victoire de son mouvement aux législatives de 2006 et il continue de se prévaloir de ce titre bien qu’ayant été officiellement destitué par le président palestinien, Mahmoud Abbas, chef du Fatah.

Une élection qui intervient quelques jours après la décision historique du mouvement islamiste palestinien d’accepter l’idée d’un État palestinien limité aux frontières de 1967. C’est en janvier 2017 qu’a débuté la longue procédure d’élections ayant abouti en fin de compte à la désignation d’Ismaël Haniyeh comme nouveau président du bureau politique du mouvement.

En vertu du règlement interne de l’organisation, Khaled Mechaal, qui a déjà occupé ce poste trois fois consécutives, ne pouvait plus être élu une quatrième fois.

C’est après des élections organisées tous les quatre ans que s’effectue la sélection des membres du bureau politique et du conseil de consultation, d’après une télévision iranienne. Le règlement du Hamas dispose que nul ne peut se porter candidat. Ce sont donc les membres du mouvement eux-mêmes qui parrainent les personnes leur semblant les plus aptes à exercer des fonctions au plus haut niveau hiérarchique.

Une élection qui intervient quelques jours après la décision historique du mouvement palestinien.

L’annonce de cette nouvelle direction est intervenue quelques jours seulement après que le mouvement a annoncé, pour la première fois de son histoire, la modification de son programme politique, disant notamment accepter un État palestinien limité aux frontières de 1967. Selon des experts, ce mouvement, en amendant ses textes fondateurs dénoncés par beaucoup comme antisémites, tente de revenir dans le jeu des négociations mondiales.

Le Hamas est considéré comme terroriste par Washington, l’Europe et Israël, et nombre de ses dirigeants sont ciblés par des sanctions. Certains responsables de la Palestine dénoncent la modification de la charte du Hamas, et considèrent que le mouvement abandonne la réclamation de la restitution des terres de la Palestine occupées par Israël de 1948 à 1967.

La nouvelle charte du Hamas a lieu tandis que le président palestinien Mahmoud Abbas se trouvait à Washington où il a été reçu par le président américain qui sera en Israël et en Arabie saoudite dans quelques jours.

La nouvelle charte élaborée par le mouvement palestinien est dénoncée par l’Egypte qui accuse le Hamas de soutenir les terroristes.

Israël estime que la nouvelle charte du Hamas est un non-événement.

Le mouvement Hamas tente, d’après des experts, de gagner les faveurs de la population de Ghaza qui souffre de conditions sociales très dures du fait de l’embargo imposé par Israël. L’élaboration d’une nouvelle charte qui, notent des experts, est favorable à Israël, serait une idée concoctée par les dirigeants du Hamas pour tenter d’alléger la pression sur la population de Ghaza.

C’est la même population de Ghaza qui, écrit la presse, s’interroge sur les motivations réelles de la nouvelle politique élaborée par le mouvement islamiste.