Annaba : Lourd, lourd est le démarrage

Annaba : Lourd, lourd est le démarrage

Survenues comme à chaque fois dans un contexte sociopolitique très délicat, voire même complexe, les élections des APC et l’APW à Annaba ne semblent pas attirer beaucoup l’attention citoyenne.

Al’instar des autres wilayas, les partis politiques et candidats indépendants ont apporté les dernières retouches, pour une campagne électorale, à laquelle les électeurs ne semblent pas être sensibles. Hormis quelques curieux qui ne s’empêchent pas de jeter un oeil, sur les quelques listes des candidats aux locales du 23 novembre prochain. La campagne devant être entamée hier à Annaba a donné lieu à une morosité distinguée. Il est fort probable que les meetings et les sorties de proximité pour expliquer les programmes des candidats des partis politiques et des candidats indépendants, auront un écho au sein de la population. Cette dernière est dépassée par une gestion boiteuse et défectueuse des collectivités locales. En témoigne la détérioration continue de la situation à la wilaya de Annaba, anarchie et agression du tissu urbain, atteinte ponctuée contre l’environnement, entre autres situations, impactant le développement de la wilaya. «Laxisme, indifférence et incompétence de plusieurs locataires des APC de la wilaya de Annaba, sont les principaux facteurs de l’échec de la cadence du développement dans cette wilaya», a révélé un cadre du FLN. Selon notre interlocuteur «les combines des coulisses sont le seul bulletin de l’élection des candidats. Ce n’est pas la voix des électeurs qui place, l’élu au siège du P/APC», a ajouté notre interlocuteur. Des révélations qui laissent entendre que les dés sont jetés et que le jour «J» n’est autre qu’un acte brouilleur. De l’avis de plusieurs électeurs annabis, apostrophés sur le processus électoral, ceci est un gros mensonge. A l’unanimité, nos interlocuteurs ont estimé ne pas s’intéresser à ce qu’ils ont qualifié de mise en scène. «Je ne voterai plus jamais pour quiconque. Ils nous ont dupés et mentis pendant deux mandats. En 10 ans, dites-moi qu’est-ce qui a changé à Annaba?», s’est interrogé un chef de service aux impôts de Annaba. «Quels programmes et quels discours vont-ils adopter cette fois. Les habitants D’annaba en ont marre des fausses promesses et de la langue de bois. Basta, du moins pour moi, je leur laisse la voix libre, qu’ils falsifient autant qu’ils peuvent pour décrocher le poste de maire de Annaba…», a lancé en grogne l’homme. Dahou CH, conducteur de poids lourd, très déçu de la situation prévalant à Annaba-ville, où il ne fait plus bon vivre. «Regarder l’état des rues et ruelles de la ville, éventrées comme si elles ont été bombardées. Les saletés et les ordures dans toute la ville, où le ramassage est à 60% défaillant pour ne pas dire inexistant», a déploré cet homme. Sous l’émotion de la nostalgie Dahou a pointé du doigt (…), l’origine de la clochardisation de la ville. «C’est un vrai massacre, avec la poussée du béton. Ces constructions de R+ 4 et 5 étages avec, l’ouverture de dépôts et de commerces, défigurant totalement l’aspect architectural de cette ville antique» s’interrogeant doublement, quant aux responsables chargés de la délivrance des permis de construire et le rôle des responsables locaux APC et APW, de la wilaya de Annaba. Cette wilaya dont les habitants sont soumis à la pression des factures impayées, eau, électricité et loyer. Pis encore, ces derniers font face à la flambée des prix des fruits et légumes, ainsi que les produits de large consommation. Ce sentiment de ras-le -bol accentué par la crise de l’eau qui, en dépit des promesses du ministre des Ressources en eaux, Hocine Necib, perdure de plus en plus, dans les 3/4 de la wilaya de Annaba, où les robinets sont toujours à sec. Situation contraignant les Annabis à acheter le liquide précieux. Des dépenses de plus à assigner au pouvoir d’achat fortement affaibli. Les points de vue des électeurs du chef-lieu de la commune de Annaba sont similaires à ceux des localités de Sidi Salem, Sidi Amar et autres, où la frange citoyenne est de plus en plus vulnérable, notamment après l’augmentation des prix des produits de large consommation. Aux dernières informations, c’est la poudrière citoyenne qui risque d’embraser la rue à Annaba. Les mises en demeure quant aux occupants de biens de l’Opgi pour s’acquitter de leurs loyers en retard, faute de quoi des poursuites juridiques seront prises à leur encontre. Une situation, qui n’est pas rassurante quand on considère les propos des milliers d’occupants de logements sociaux, dont les menaces sont à prendre au sérieux. «Nous demandons un échéancier pour assainir la situation de nos loyers, nous ne pouvons pas payer les 50% des créances, pour pouvoir prétendre à un calendrier mensuel», ont lancé les occupants de plusieurs cités des communes de la wilaya. C’est là, les préoccupations et doléances des électeurs de la wilaya de Annaba. Quelles solutions pour leur prise en charge, et quel dialogue et discours adopter pour convaincre un électorat, très peu confiant en ces nouveaux prétendants? Les 80 listes des candidats des partis politiques, dont trois pour les candidats indépendants, auront la tâche difficile pour décrocher les 43 sièges de l’APW à Annaba, composé de 15 listes et 65 pour les sièges APC, pour les 12 communes de la wilaya, dont 10 pour le chef-lieu de la commune de Annaba. Par ailleurs, au moment où les deux grosses formations politiques FLN et RND en l’occurrence semblent garder la tête du classement des partis en lice pour les locales du 23 novembre prochain, les listes des candidats indépendants, adoptant le langage de préoccupation du citoyen, semblent attirer mieux l’électorat.

Un constat au risque de faire pencher la balance, à la faveur des nouvelles recrues de la scène politique locale, Question de changer plutôt. Pour l’heure et jusqu’à la mise sous presse, rien ne renseigne sur une campagne électorale.