Aminatou Haider à propos des réfugiés sahraouis: “L’ONU doit réagir!”

Aminatou Haider à propos des réfugiés sahraouis:  “L’ONU doit réagir!”

Dans le cadre de la solidarité avec le peuple sahraoui, la présidente du Croissant-Rouge algérien, Saïda Benhabylès, a reçu au siège de celui-ci à Alger, la militante sahraouie des droits de l’homme Aminatou Haider.

Aminatou Haider a été l’invitée de Saïda Benhabylès qui l’a reçue au siège du Croissant-Rouge algérien, hier, à Alger. La militante sahraouie des droits de l’homme a rappelé les conditions extrêmes dans lesquelles se débattent les citoyens sahraouis du fait du joug et de la répression méthodique et systématique, a-t-elle soutenue en appelant l’Organisation des Nations unies à tenir compte de l’amère réalité qui fait le quotidien du peuple opprimé du Sahara occidental. «La situation devient intenable et l’ONU doit urgemment en tenir compte.» Aminatou Haider a indiqué que les réfugiés sahraouis sont victimes de la torture de l’occupant en tous lieux.

Les Sahraouis sont en proie à la prédation de ce dernier qui n’hésite pas à inonder la région de colons marocains, alors que les autochtones sont littéralement abandonnés du fait d’une politique d’exclusion clairement menée, a-t-elle signifié. La militante sahraouie n’omet pas de signaler que son peuple est frappé de marginalisation, de paupérisation et de faim sous le regard passif de la communauté internationale. Cette attitude pourrait avoir des conséquence dramatiques, a averti Aminatou Haider qui explique que les jeunes Sahraouis songent, désormais, à émigrer vers l’étranger…notons que les plus jeunes habitants des camps sont des réfugiés de la troisième génération qui n’ont jamais connu leurs terres d’origine.

Mme Benhabylès a abondé dans le même sens en rappelant, tout en s’appuyant sur ses propres observations sur le terrain, que l’urgence consiste à trouver une solution politique au conflit armé. Cette voie est d’autant plus évidente que la situation humanitaire des réfugiés sahraouis est alarmante. L’ONU est directement interpellée, a-t-elle précisé, et se doit de ne plus tourner le dos aux Sahraouis dont la survie dépend de l’aide humanitaire. La présidente algérienne du CRA a fait savoir qu’une solution politique au conflit existe: «Des solutions à très court terme doivent être prises.

C’est une question de vie ou de mort. Il y va de la survie de ce peuple.» at-elle dit. La Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental, Minurso, créée au tout début des années 1990 n’a pu protéger les Sahraouis du despotisme, en dépit des recommandations des Nations unies ce qui a conduit à la dégradation des conditions d’existence dans ces territoires, a-t-elle poursuivi.

Aussi a-t-elle instamment invité l’ONU à faire pression sur les décideurs de ce monde et le Conseil de sécurité, car les faits enregistrés à ce jour dans cette partie du monde n’honorent pas le droit humanitaire international. «Il est temps d’appliquer ce droit car les droits à la vie et à la dignité doivent être respectés», a-t-elle encore soutenu, non sans souligner: «Nous sommes face à une tentative de génocide sous couvert d’une décision économique recelant des intentions politiques.» Et de conclure: «La situation dans les camps sahraouis est des plus inquiétantes et les organisations internationales doivent entreprendre des efforts en tenant d’abord compte du volet humanitaire.»