Alors que la crise économique s’installe dans la durée: Les partis versent dans les promesses

Alors que la crise économique s’installe dans la durée: Les partis versent dans les promesses

Logement, emploi, construction des hôpitaux, relance de la machine économique, développement du tourisme etc., la liste des priorités tracées dans le programme des différentes formations est longue.

Des promesses et des engagements. Le discours politique développé par les partis donne sérieusement à réfléchir. Les partis ont-ils une vision sur la situation du pays dans les cinq ans à venir? Alors que la crise économique s’installe dans la durée et les réserves de changes sont constamment en baisse, les partis promettent aux Algériens de résoudre leurs problèmes.

Logement, emploi, construction des hôpitaux, relance de la machine économique, développement du tourisme etc, la liste des priorités tracées dans le programme des différentes formations est longue.

Les candidats aux législatives du 4 mai prochain tentent par tous les moyens de capter l’intérêt du citoyen en le mettant au centre de leurs préoccupations. Certains s’engagent même à relancer les projets gelés par le gouvernement dans le cadre du plan d’austérité. Le secrétaire général du RND a estimé que s’intéresser aux préoccupations des jeunes, surtout en matière de logement, est une priorité pour garantir la stabilité et la sécurité du pays, immuniser cette frange de la société des méfaits de la délinquance, de drogue et de l’émigration clandestine.

Le président de Tajamou Amal El Djazair TAJ s’est engagé à développer les régions frontalières pour sortir les gens du désarroi et mettre un terme au trafic de la contrebande. Pour relancer l’économie nationale, le FNA estime nécessaire dencourager l’agriculture et l’investissement dans les PME.

Les partis ont-ils les moyens de leur politique? Les observateurs de la scène politique estiment que les acteurs politiques ne tiennent pas compte de la réalité économique du pays. Avec le recul sensible des sources de financement, le gouvernement multiplie les recettes pour sauver la face. Ce dernier déclare la guerre à la politique d’importer pour importer qui porte un coup terrible à l’économie nationale à travers le transfert de la devise à l’étranger.

Sachant qu’il a épuisé toutes ses économies épargnées dans le Fonds de régulation des recettes (FRR), le gouvernement serre davantage la ceinture en soumettant les importations au service minimum. Le chiffre avancé récemment par le gouverneur de la Banque d’Algérie, Mohamed Loukal, lors de la présentation du rapport de conjoncture économique du pays n’est pas reluisant. Selon lui, les réserves de changes sont estimées à 109 milliards de dollars actuellement contre 114 milliards de dollars en décembre 2016. Ce qui traduit clairement que la marge reste restreinte.

Avec le déficit de la balance commerciale qui a atteint plus de 16 milliards de dollars. La balance commerciale de l’Algérie a enregistré un déficit de 17,84 milliards de dollars (mds usd) durant l’année 2016, contre un déficit de 13,71 mds usd en 2015, soit un creusement de déficit de 4,8%. Le déficit du Trésor en 2017 est estimé à 2 000 milliards de dinars, soit 20 milliards de dollars.

Pour l’éponger et arriver en 2019 à l’équilibre du budget visé par le nouveau modèle économique, le gouvernement table en 2017 sur le restant de l’argent accumulé dans le Fonds de régulation (740 milliards de dinars), les marchés financiers (emprunt obligataire…) et l’endettement extérieur. Une situation qui a poussé le gouvernement à geler plusieurs projets de réalisation d’infrastructures pour le secteur de la santé, du transport.

Les partis politiques ne sont pas vraiment conscients de cette réalité amère qui nécessite de rationaliser davantage la gestion des fonds publics et de réduire au maximum les dépenses. En plus des projets à caractère socioéconomique, les partis promettent de combattre la corruption et la bureaucratie, deux phénomènes qui ont la peau dure.

La secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune, a appelé lors d’un meeting populaire dans la commune de Mohammadia, les citoyens à voter le jour du scrutin pour la victoire de candidats intègres et de mener le combat contre la corruption. Or, sachant que l’APN est soumise au service du gouvernement, les citoyens n’y croient pas trop en le discours politique.