Alcomsat-1 a été développé en partenariat avec la chine : L’Algérie a son satellite de télécommunications!

Alcomsat-1 a été développé en partenariat avec la chine : L’Algérie a son satellite de télécommunications!

L’engin, qui a une durée de vie de 15 ans, sera utilisé par l’Algérie pour la diffusion télévisuelle, les télécommunications d’urgence, l’éducation à distance, la communication entre les entreprises ou encore la navigation par satellite.

C’est fait! Alcomsat-1 est sur orbite, ce qui fait que l’Algérie a son premier satellite de télécommunications! En effet, le satellite algérien de télécommunications spatiales Alcomsat-1 a été lancé avec succès dimanche après-midi, porté par le lanceur chinois Long March 3B, depuis la station Xichang Satellite Launch Center, située dans la province du Sichuan à 2200 km au sud-ouest de Pékin. Le satellite Alcomsat-1, aux couleurs de l’emblème national, a été lancé à 17h40 heure algérienne, par l’Agence spatiale algérienne (Asal), en partenariat avec la Chine. Il est dédié notamment aux télécommunications, la télédiffusion et l’Internet. «26 minutes après le décollage vertical, selon les données du centre de poursuite et de contrôle des satellites de Xi’an, les opérations de séparation du satellite Alcomsat-1 du véhicule de lancement et son entrée en orbite de transfert Géostationnaire (GTO) se sont déroulées avec succès». L’apogée de cette Orbite de Transfert est de 41.991 km, son périgée est de 200km et son inclinaison est de 26,4 degrés. Cinq manoeuvres d’Alcomsat-1 seront nécessaires dans les six prochains jours, pour atteindre son orbite géostationnaire 36.000 km et sa position orbitale 24.8 ouest, a-t-on expliqué auprès de l’Asal. Alcomsat-1 a été développé par l’Académie chinoise de technologie spatiale (Cast) et repose sur la plate-forme DFH-4. Sa charge utile de communication est composée de transpondeurs bande Ku, bande Ka, bande X, UHF et Ehhf. Le satellite fonctionnera pendant 15 ans sur l’orbite géosynchrone. La masse de lancement est d’environ 5200 kg.

Contrôlé par des ingénieurs algériens

Dans le cadre du contrat attribué à la China Great Wall Industry Corporation pour le développement, la fabrication, le lancement et la livraison orbitale d’Alcomsat-1, deux stations de contrôle au sol ont été construites à Médéa et à Bouchaoui (Alger). «L’exploitation et le contrôle du satellite seront effectués par les ingénieurs de l’Asal, depuis ces deux centres d’exploitation des systèmes de télécommunications», a-t-on précisé, ajoutant que «ces opérations auront lieu dès la séparation du satellite du lanceur jusqu’à sa position orbitale géostationnaire et ces derniers procéderont à l’activation, à la surveillance et au contrôle des différents sous-systèmes du satellite et de ses appendices (antennes, panneaux solaires, réflecteurs etc.)» Selon l’Asal, après cette phase, il est prévu une période de 3 à 6 mois pour les phases de mise à poste et de tests en orbite avant l’exploitation opérationnelle du satellite. Il faut savoir que la plate-forme DFH-4 (DongFangHong-4) sur laquelle il a été développé est une grande plate-forme de télécommunication par satellite de la dernière génération. Ce qui fournit des capacités élevées en termes de puissance de sortie et de classement des capacités de communication avec les plates-formes internationales avancées de satellites. Les applications de la plate-forme DFH-4 ne se limitent pas qu’aux satellites de télécommunication de grande capacité et peuvent être utilisées comme satellite de suivi et de transmission de données, comme satellite de communication mobile régional, etc. «Premier satellite algérien de télécommunications, Alcomsat1 «est un précieux outil multi-missions qui assure une couverture nationale et régionale (Afrique du Nord et Sahel), permettant l’amélioration des télécommunications et la réception de plusieurs programmes de télédiffusion avec la fourniture de services de transmission audio, d’Internet à haut débit, de télé-enseignement, de télémédecine et de visioconférence», explique l’Asal.

300 programmes télévisés et Internet à 20 Mb/s

Le DFH-4 peut prendre en charge la transmission simultanée de 200 à 300 programmes télévisés aux utilisateurs au sol à l’aide d’un dispositif d’antenne de 0,45 mètre. Il permettra aussi la diffusion de l’Internet à très haut débit (20 Mb/s) sur la bande KA, qui couvre l’ensemble du territoire algérien et d’arroser en moyen débit (2 Mb/s) les utilisateurs en Afrique du Nord via la bande Ku qui couvrira en plus de l’Algérie, le Maroc, la Mauritanie, le Sahara occidental occupé, le Mali, le Niger, le Burkina Faso, la Libye, l’Egypte, le Nord du Tchad et du Nord Soudan. Alcomsat 1 émet aussi sur la Bande L et couvre une bonne moitié de l’hémisphère Nord de la terre. Ce qui va permettre d’optimiser la qualité du signal des satellites de géolocalisation (GPS, Glonass, Galileo) et de diminuer les risques de brouillage ou de détérioration volontaire des signaux. Le satellite DFH-4 dispose également de puissantes capacités contre les perturbations et les brouillages hostiles. L’alimentation du satellite comprend deux panneaux solaires de 6 mètres. Sa durée de vie nominale est de 15 ans et sa fiabilité à la fin de sa durée de vie est supérieure à un ratio de 0,78 industrie. L’acquisition de ce premier satellite a été fait avec un vrai transfert de technologie puisque ce sont les ingénieurs algériens qui s’occuperont de sa gestion après avoir été formés par ceux de l’Agence spatiale chinoise. Un large programme de formation a été développé dans ce sens au profit d’ingénieurs algériens dans les domaines pointus liés à la conception et la réalisation du satellite. Il a également permis la formation d’un nombre appréciable de docteurs et de masters dans les spécialités liées aux technologies des télécommunications spatiales, a-t-on ajouté. Plus de 160 ingénieurs ont suivi un cursus de master et de PhD dans différentes spécialités relevant de la technologie spatiale dans les universités chinoises de Harbin, Weihai et Shenzen. Il est souligné que «cette ressource humaine de haut niveau constitue l’élément clé pour la pérennité du programme spatial algérien, à travers notamment le développement des futurs systèmes spatiaux de télécommunications et leur bonne exploitation, à l’instar de l’expérience acquise dans le domaine des satellites d’observation de la Terre». Ce projet, qui s’inscrit dans le cadre du programme du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, «constitue une traduction concrète de l’accord de partenariat stratégique global signé par le président Bouteflika et son homologue chinois Xi Jinping, le 25 mai 2014», a rappelé l’Asal, qui précise que ce projet «vient conforter le choix stratégique de promouvoir l’activité spatiale nationale à des fins pacifiques et de faire de l’activité spatiale un instrument fiable et efficace de développement économique durable et de renforcement de la souveraineté nationale». L’Algérie avait déjà lancé en septembre 2016 les satellites Alsat-1B, Alsat-2B et Alsat-1N, par le lanceur indien PSLV C-35 depuis le site de Sriharikota du Centre spatial de Satich Dhawan (sud-est de l’Inde). Ce programme spatial, qui s’inscrit dans le cadre de la mise en oeuvre du programme spatial national horizon 2020, vise, à travers ces instruments stratégiques, à renforcer les capacités de l’Algérie en matière d’observation de la Terre au service du développement durable et du renforcement de la souveraineté nationale. L’Algérie fait donc un pas de géant dans…l’espace!

Walid AÏT SAÏD