Aïd et rentrée scolaire: Les budgets des ménages sous pression

Aïd et rentrée scolaire: Les budgets des ménages sous pression

La rentrée scolaire 2017 coïncide cette année avec la fête de l’Aïd El Adha, ce qui équivaut, pour les ménages, des dépenses supplémentaires et, surtout, une trop lourde charge sur le budget.

Avec des prix du mouton qui commencent à monter progressivement à l’approche de l’Aïd, en principe prévu pour le 1er septembre prochain, et la hausse autant des articles scolaires et de l’habillement, les budgets seront à coup sûr mis à rude épreuve. En plus, il faut également prendre en compte une hausse vertigineuse des produits agricoles ces derniers jours et qui devrait, selon des sources informées, atteindre des ‘’pics » à quelques jours de l’Aïd El Adha.

Hier sur les marchés du centre du pays, le rebond des prix est extraordinaire: la courgette qui n’était samedi qu’à 40 DA/kg est cédée entre 140 et 180 DA/kg, alors que la pomme de terre est déjà à 60 DA/kg et devrait atteindre d’ici à la fin du mois les 100 DA/kg. ‘’Il n’y avait pas eu constitution de stocks de pomme de terre en pleine saison, et le déficit fera en sorte que les prix vont rapidement remonter à la fin du mois », estime un cadre proche des milieux agricoles. Pour la remontée des prix de certains produits comme la courgette, il a souligné qu »’une bonne partie de la production a été jetée, car ne trouvant pas preneur. Et aujourd’hui, avec l’approche de l’Aïd, son prix remonte très rapidement ». Même cas de figure pour la tomate, même si cette année il y a eu une production record pour la variété dite ‘’industrielle », les aubergines, les carottes et les poivrons. Quant aux haricots rouges, ils sont déjà à 300 DA/kg !

Dans ce climat de surchauffe des produits agricoles, les prix du mouton vont forcément connaître, par le traditionnel renchérissement des prix exercés par les revendeurs de seconde et troisième main, une hausse artificielle qui ferait que le mouton ne soit pas négocié à moins de 25.000 DA.

Une situation de marché où la spéculation, comme cela se passe chaque année sans que le ministère de tutelle n’intervienne, si ce n’est organiser une réunion ministérielle pour ‘’décider des lieux de vente », fera subir aux modestes bourses des pressions énormes, intolérables. Cette année, les prix moyens des moutons ne devraient pas descendre des 35.000 dinars, avec des cotes de 40.000 à 45.000 DA. Des niveaux de prix assez importants pour les « smicards » et les petits salaires, car en même temps ils doivent faire face à une dépense incontournable, incompressible, celle de l’achat du trousseau scolaire et des vêtements pour la rentrée. Or, les prix des biens manufacturés, dont les articles scolaires et d’habillement, ont affiché une croissance de 0,4% au mois de juin dernier, selon l’Office national des statistiques (ONS).

En juin dernier, et toujours selon l’ONS, les prix de l’habillement-chaussures avaient enregistré une hausse mensuelle de 1,3%. Le mois de juin dernier correspondait avec l’arrivée de l’aïd El-Fitr, caractéristique d’un rebond des prix des articles d’habillement, comme ce sera le cas pour l’aïd El Kébir également et la rentrée scolaire, et donc une autre hausse des prix de ces produits est à prévoir. D’autre part, une hausse modérée avait été observée (0,1%) pour le groupe éducation-culture-loisirs. Une hausse modérée car le mois de juin correspond à la fin de l’année scolaire. Mais au mois de septembre, avec la rentrée scolaire, la tendance devrait s’inverser et les prix des articles scolaires devraient repartir à la hausse.