Accès des Algériens au véhicule neuf et impact de l’arrêté du 23 mars, La Présidence demande une enquête

Accès des Algériens au véhicule neuf et impact de l’arrêté du 23 mars,  La Présidence demande une enquête

d-la-presidence-demande-une-enquete-b5fe0.jpgLes véhicules neufs coûteront plus cher avec l’application de la nouvelle réglementation des importations.

Les plus hautes autorités du pays viennent de réagir aux effets de l’arrêté du 23 mars 2015 qui impose de nouvelles conditions d’importation de véhicules neufs, en particulier l’obligation pour chaque voiture commercialisée en Algérie de disposer de dix équipements de sécurité, notamment quatre airbags, l’ABS et l’ESP. En effet, “la Présidence vient de demander à un groupe d’experts nationaux une étude d’impact sur les effets du texte sur l’accès des citoyens aux revenus modestes ou moyens à ces véhicules”, confie une source sûre proche du dossier.

À cet égard, on estime qu’une augmentation de 20% à 30% des prix des voitures dotées des dix équipements sera inévitable. Par exemple, le véhicule qui se vendait entre 100 et 110 millions pourrait être vendu entre 130 et 140 millions de centimes, celui valant entre 120 millions et 140 millions de centimes atteindra

160 à 180 millions de centimes. Finies donc les voitures neuves à moins de 100 millions de centimes.

Pour la majorité des citoyens, l’accès à ces véhicules sera de plus en plus difficile. C’est pourquoi on s’attend, si l’étude d’impact conclut à une réduction des possibilités d’accès au véhicule pour les revenus modestes ou moyens, à une modulation ou un changement dans l’arrêté du 23 mars. Par exemple, l’obligation de quatre airbags pourrait être ramenée à deux, pour les petites ou moyennes cylindrées (4 à 5 ch), entraînant une baisse des prix de ces véhicules.

Par ailleurs, le crédit à la consommation pourrait être appelé à la rescousse. Mais celui-ci ne s’applique qu’aux véhicules fabriqués localement. En ce sens, la Symbol made in Algeria sera proposée à 100 millions de centimes. Mais on ne connaît pas encore les conditions du prêt : la durée du prêt, le montant de l’apport initial. Plus ces conditions seront favorables, plus l’accès à ces véhicules sera aisé. Autre difficulté : le nombre de véhicules fabriqués par l’usine d’Oran est limité :

25 000 véhicules par an. Il faudra attendre que sa capacité soit portée à 75 000 par an à moyen terme pour que l’acquisition d’une voiture sous cette formule devienne plus facile.

Dans la foulée, la Présidence a également demandé une enquête sur la mise en œuvre de l’arrêté du 23 mars. A-t-elle avantagé certains concessionnaires par rapport à d’autres ? En tout état de cause, la grande confusion règne toujours en matière d’application de ce texte. Les banques commerciales refusent toujours de domicilier les opérations d’importation de véhicules neufs. Du coup, depuis la note de l’Abef du 9 avril, informant les établissements bancaires de la place de l’obligation de présenter des documents de conformité au cahier des charges du 23 mars pour pouvoir domicilier l’opération, l’Algérie n’importe plus de véhicules, soit plus d’un mois d’arrêt des importations.

L’Abef a informé ses adhérents que la situation serait débloquée avec la délivrance par le ministère de l’Industrie et des Mines d’un nouveau certificat de conformité. Or, cette institution n’a pas encore commencé à produire ces documents. En attendant, 40 000 véhicules importés pendant la période du 23 mars au 9 avril ont été refoulés ou bloqués dans les ports de Djen-Djen et Mostaganem

“Le grand perdant, c’est le Trésor algérien. Les devises sont sorties sans que les voitures soient introduites sur le territoire algérien en raison de leur non-conformité à l’arrêté du 23 mars (absence des dix équipements de sécurité). 700 millions d’euros ont été engagés dans le cadre de ces opérations, dont une bonne partie a été décaissée par l’État algérien”, affirme une source bancaire.

K. R