La gratuité des soins est irréversible
Aucune rumeur n’est permise sur la fin supposée de la médecine gratuite. C’est ce qu’a affirmé hier à Alger le ministre de la Santé, Abdelmalek Boudiaf.
Le Conseil des ministres réuni dimanche dernier sous la présidence du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a apporté du nouveau. Boudiaf est revenu sur cette réunion pour indiquer que le président a insisté sur le maintien de la médecine gratuite et qu’un article spécifique est consacré à ce point dans le projet de loi sur la santé.
Il n’y aura donc pas de suppression de cet acquis contrairement à ce qui a été écrit suite aux déclarations de l’ex-ministre des Finances, Mohamed Djellab, selon lesquelles le citoyen devait payer les soins reçus à l’hôpital. Bien au contraire, l’Etat continue à construire de nouvelles unités de proximité au profit du citoyen.
En matière de santé, de nouvelles infrastructures sanitaires sont prévues. Trois d’entre elles seront réceptionnées prochainement à Alger. Elles seront livrées progressivement à partir de 2015, a indiqué hier le ministre de la Santé, Abdelmalek Boudiaf, à l’issue d’une visite sur trois chantiers de projets en cours de réalisation à l’ouest de la capitale.
«Il y a une grande pression sur les hôpitaux et les autres structures sanitaires à Alger et la réalisation de nouvelles entités est devenue nécessaire pour disposer d’établissements de soins de proximité notamment à l’ouest de la capitale», a indiqué le ministre.
A Douéra, il y aura une nouvelle maternité de 150 lits dont les travaux seront achevés en novembre 2015 alors qu’un trauma center de 120 lits sera réceptionné en février 2016 à Zéralda. Le chantier de réalisation d’un complexe mère-enfant de 80 lits à Baba Hassen, ne sera, quant à lui, finalisé que dans un délai de 14 mois. Tous ces projets ont connu un retard dans leur réalisation pour de nombreuses raisons dont la résiliation des contrats avec des sociétés qui avaient entamé les travaux avant de les abandonner.
Ainsi, le complexe de Baba Hassen date de 2007. Le ministre a aussi indiqué qu’un personnel formé sera prêt pour entamer son activité dans ces nouvelles unités et il a ajouté que 6 500 techniciens supérieurs de la santé sont en train de poursuivre leur formation à cet effet. Le ministre a aussi visité la polyclinique Aroua à Hydra ainsi que le CHU de Douéra, l’établissement hospitalier de proximité de Zéralda et la polyclinique de Staouéli où il s’est déclaré «satisfait de la qualité de service».
Le ministre a aussi indiqué qu’une usine de matière première entrant dans la fabrication de l’insuline sera inaugurée dans les prochains jours à Tizi Ouzou.
Le ministre a présenté lors de la réunion du Conseil des ministres le plan national anticancer. Ce plan ordonné par le chef de l’Etat a été le fruit des travaux d’un panel d’éminentes compétences médicales du pays qui ont déposé leurs conclusions il y a quelques mois. Celles-ci ont été traduites par le gouvernement en plan d’actions concrètes, accompagnées d’une évaluation financière.
Le plan national anticancer s’articule d’abord autour de l’amélioration de la prévention contre les facteurs de risques, des possibilités de dépistage de certains cancers, ainsi que des capacités de diagnostic.
Ce même plan tend à la redynamisation du traitement dans l’interdisciplinarité, l’organisation de l’orientation, de l’accompagnement et de suivi du patient, le développement de la communication sur le cancer, le renforcement de la recherche en cancérologie et le renforcement des capacités de financement de la prise en charge des cancers, notamment par l’optimisation des ressources disponibles et la rationalisation de leur utilisation.
Le coût total du plan national anticancer sur la période 2015 à 2019 a été évalué à près de 180 milliards DA dont, 77 milliards DA pour le programme d’investissement en cours et des investissements de modernisation et plus de 100 milliards pour l’exploitation des centres anticancer et des unités d’oncologie.
La mise en oeuvre de ce plan sera supervisée par un comité de pilotage et de suivi composé de représentants des départements ministériels et institutions concernés, ainsi que de représentants de la société savante, des associations de malades et du secteur privé.
Intervenant après l’adoption de ce plan, le chef de l’Etat a également saisi cette occasion pour rappeler l’importance de la réforme hospitalière qui doit être dynamisée. Il a également ordonné la mise en place du système de contractualisation des soins entre les établissements de santé publique et les caisses de sécurité sociale, de sorte à rationaliser davantage la gestion des infrastructures de santé publique et à préserver les équilibres financiers des caisses de sécurité sociale.