A quelques jours d’une série de grèves dans l’éducation nationale et la santé: Des ministres sur le gril

A quelques jours d’une série de grèves dans l’éducation nationale et la santé: Des ministres sur le gril

Par 

Rarement l’enjeu n’aura été aussi grand, du fait de la tenue de débrayages simultanément dans des secteurs bien distincts.

Au moment où le courroux du front social ne cesse de croître, le gouvernement se livre à une véritable course contre la montre pour tenter de désamorcer cette situation de crise. Sous pression depuis que la contestation s’est emparée de certains secteurs connus pour être les plus sensibles, les autorités ne cachent plus leur inquiétude.  Celle-ci est d’ailleurs palpable à en croire les actions engagées par l’Etat pour venir à bout des grèves qui se multiplient. Les réunions de concertation et autres se tiennent en effet de manière régulière, dans l’espoir de «raisonner» les déclencheurs des mouvements de protestation.

Seulement voilà, en dépit d’une «volonté» de régler les choses, aussi bien de la part du gouvernement que des contestataires eux-mêmes, point de solution n’a été dégagée de ces interminables entretiens. Un scénario devenu récurrent au fil des mois, les réunions se succèdent mais l’issue, elle, ne change pas. Les responsables promettent de s’engager à prendre en charge les doléances des protestataires comme à chaque fois. Mais cela est loin de convaincre ces derniers qui exigent bien plus que des engagements verbaux de leurs tutelles.

Ainsi, au lieu d’apaiser les tensions, le bras de fer est déclenché entre les deux parties, attendant de voir qui se pliera le premier aux exigences de l’autre. Rarement l’enjeu n’aura été aussi grand, du fait de la tenue de débrayages simultanément dans des secteurs bien distincts.

Les responsables des deux départements les plus touchés, qui sont sans conteste, la santé et l’Education nationale, n’arrivent toujours pas à trouver l’issue. Bien que Nouria Benghebrit ainsi que Mokhtar Hasbellaoui en appellent au bon sens des protestataires, les invitant à revenir à «la raison» usant de l’argument de «l’intérêt général de la société», l’écho de ces derniers n’est guère celui qu’espèrent tant l’un que l’autre. Cela a au contraire, tendance à exacerber davantage la colère des grévistes, qui n’hésitent plus à recourir à des grèves illimitées pour se faire entendre.

Convaincus que seules les démonstrations de force feront pression sur les autorités concernées. La rencontre qui s’est tenue hier entre le ministère de l’Education nationale et le Cnapeste illustre assez bien cette situation complexe. Pour rappel, le syndicat en question a brandi, il y a de cela quelques jours, le projet d’entamer une grève nationale ouverte dans le cas de la non-satisfaction de ses revendications. Face au mouvement qui se corse, la tutelle décide de se concerter avec les représentants du Cnapeste afin de ne pas en arriver là. Mais après une entrevue qui a duré cinq longues heures, le résultat est sans appel. Les syndicalistes ne sont finalement pas revenus sur leur décision, et semblent bien décidés à entrer en grève illimitée à partir d’aujourd’hui. L’entité syndicale s’est défendue en expliquant que la rencontre n’a pas encore «atteint le stade de la négociation», la qualifiant de «simple séance de travail protocolaire».

Le cnapeste a émis son désir de rencontrer Nouria Benghebrit afin d’en discuter sérieusement. Le même tableau se dresse dans le secteur de Mokhtar Hasbellaoui. Face au problème des médecins résidents qui attendent toujours une réponse claire sur la question du service civil notamment, un comité intersectoriel a été installé par le département de la santé à cet effet. Après une première réunion des parties constituants ledit comité, qui, soit dit en passant, n’a pas été à la hauteur des espérances des blouses blanches, la seconde se déroulera aujourd’hui même pour enfin, en entamer une autre jeudi prochain. Le but étant d’étudier les questions relatives à la modulation de la durée du service civil ainsi que d’autres points portant sur les conditions qui accompagnent ce service.

Cependant, cela marquera-t-il le dénouement de ce dossier? Tout dépendra de la réelle volonté de la tutelle qui doit nécessairement se traduire par la prise de mesures effectives. On conclut par là que certes, les hauts responsables se démènent pour calmer les tensions, sans doute par peur du pourrissement de la situation, ou simplement d’un risque de contagion des autres secteurs. Il faut tout de même souligner que les moyens usités par l’Etat pour contenir ces mouvements de protestation ne sont pas toujours pacifiques. C’est le cas de le dire après le malencontreux épisode du passage à tabac des médecins résidents par les forces de l’ordre. On dira autant des décisions de justice qui ont déclaré certains débrayages cycliques illégaux. Comme ce fut le cas pour celui des paramédicaux dernièrement. Ce qui les a incités à recourir, eux aussi, à la grève illimitée.

D’autres mesures qualifiées de «répressives» par les protestataires ont été appliquées en réponse aux actions de grève de ces derniers. En attendant la conclusion, ces deux secteurs subissent le poids d’un malaise qui s’accentue de jour en jour. Avec trois grèves illimitées qui surviennent en même temps, pour quelles démarches optera le gouvernement?