23ème vendredi du Hirak: “le changement passe par le départ de tous les symboles du système”

23ème vendredi du Hirak: “le changement passe par le départ de tous les symboles du système”

Des milliers de citoyens sont sortis dans la rue pour le 23eme vendredi consécutif pour réclamer encore une fois un changement du système de gouvernance et l’entame d’un dialogue « sérieux » pour sortir le pays de la crise qu’il traverse, ont constaté des correspondants de l’APS.

Intervenant au lendemain de la désignation par le chef de l’Etat d’un panel de six personnalités pour mener un dialogue en vue d’une sortie de crise, ces marches ont continué, malgré la chaleur caniculaire, à mobiliser.

Dans le Centre du pays, ils étaient des milliers à braver les conditions météorologiques exécrables pour réaffirmer leur détermination à maintenir la mobilisation jusqu’au changement radical du système de gouvernance et soutenir l’option d’une « transition politique pour aller vers l’instauration d’une nouvelle république » exigeant des « garantis » pour l’entame du dialogue.

Dans les wilayas de Tizi-Ouzou, Bouira, Boumerdes et Bejaïa, les manifestants qui scandaient  »pas de dialogue, transition obligatoire », ont particulièrement insisté, lors de ces marches, sur leur refus du dialogue avant la réunion des conditions « idoines » pour se faire et la mise en place de « mécanismes » en état de rétablir la confiance. A Bejaia les manifestants ont marqué une pause au « Carrefour de la wilaya » pour y entonner l’hymne national à l’unisson.

Dans les wilayas de Chlef, Médéa, Blida et Tipasa, les marcheurs ont insisté sur la nécessité du « recouvrement de la souveraineté populaire » comme « préalable » au dialogue, réaffirmant leur position en faveur d’une « solution pacifique à la crise ». A Médéa, les manifestants ont dit leur refus des personnalités qui veulent engager le dialogue avec les différentes composantes de la société appelant à la prise de mesures d’apaisement et de respect des libertés avant d’aller au dialogue.

Empruntant leur itinéraire habituel sous un soleil de plomb, les protestataires à Ain Defla ont fait part de leur attachement au dialogue en tant que moyen susceptible d’assurer le dénouement de la crise dans laquelle se débat le pays, observant toutefois que celui-ci doit se caractériser par « un esprit responsable mettant l Algérie au dessus de tout autre considération ».

Dans l’Est du pays, des centaines de citoyens sont sortis dans des marches pacifiques pour notamment exprimer leur avis sur le dialogue. A Constantine, les premiers groupes de citoyens qui ont réinvesti les boulevards Mohamed Belouizdad et Abane Ramdane du centre ville, ont scandé « Makache hiwar maâ el issabate » (Pas de dialogue avec les bandes) quand d’autres, déployant un drapeau national géant sur lequel était inscrits les noms des 48 wilayas du pays, ont enchaîné « ’Makache intikhabate ya el issabate » (Pas de vote avec les bandes).

Depuis Mila, les citoyens qui ont bravé une journée particulièrement caniculaire, ont scandé « la hiwar, la nikache », (Pas de dialogue, pas de débat) et « Al Soulta tatahaware maa soulta » (Le pouvoir dialogue avec le pouvoir). Criant « Ya mouatane maa tayaache » (Citoyen, ne vous démobilisez pas), les marcheurs à Annaba ont scandé « la hiwar, la intikhabate » (Pas de dialogue, pas d’élection) et encouragé la justice dans la lutte contre la corruption.

A Skikda, les groupes de citoyens qui ont battu le pavé des boulevards du centre ville ont brandi des banderoles sur lesquelles était écrit, entre autres, « Les revendications du Hirak sont claires », « Pour un dialogue efficient et une instance indépendante pour mener les élections présidentielles », « L’Algérie avant tout » quand d’autres manifestants ont appelé à la démission de l’actuel gouvernement.

Entonnant des chants patriotiques et criant « Djazaïr Horra, démocratiya » (Algérie libre et démocratique), les manifestants, dans la wilaya de Batna, ont réitéré leur appel à l’unité et à la préservation du pays.

A Khenchela, les citoyens au rendez vous comme lors des vendredis précédents ont sillonné les principales artères de la ville, scandant « Samidoune, li chakhssiate hiawar rafidoune » (Nous résistons et réfutons les personnalités proposées pour mener le dialogue), « Houkouma madania maach asskaria » (Un Etat civil et non militaire) et ont appelé au départ des 2 B (le chef de l’Etat, Abdelkader Bensalah et le Premier ministre Noureddine Bedoui, ndlr).

Depuis la wilaya d’El Tarf, les marcheurs ont exprimé leur attachement à une « Algérie libre et démocratique » et scandé « un changement sans les figures apparentées au système à l’origine de l’actuelle crise ».

Pour un dialogue « sérieux »

Dans l’Ouest du pays, des milliers de citoyens ont marché pour la 23e semaine consécutive, revendiquant notamment un dialogue « sérieux » et le départ de tous les symboles du régime.

A Oran, les manifestants, dont le nombre a sensiblement baissé par rapport aux vendredis précédents, ont réclamé surtout l’activation des articles 7 et 8 de la Constitution, l’instauration d’un Etat civil et la poursuite de la lutte contre la corruption et les corrompus.

A Mostaganem, les marcheurs ont réitéré leur soutien aux revendications du Hirak, exprimant, dans une première réaction à la constitution du panel de personnalités nationales appelé à conduire le dialogue national inclusif, leur refus de tout dialogue avant le départ du chef de l’Etat, Abdelkader Bensalah, et du Premier ministre Noureddine Bedoui, la libération des détenus du Hirak et la rupture avec les anciennes pratiques.

A Tiaret, les manifestants ont insisté sur un dialogue « sérieux » pour mettre fin à la crise que connait le pays, alors qu’à Relizane, ils ont mis l’accent sur l’organisation d’élections présidentielles libres et propres dans les « brefs délais ».

La même ambiance et les mêmes revendications ont marqué les marches qui ont eu lieu à Sidi Bel-Abbes, Tlemcen, Mascara, Saida, Tissemsilt, El Bayadh et Naama.

Dans les wilayas du Sud, enfin, et en raison des chaleurs persistantes, les gens préfèrent attendre la fin de l’après-midi, après la prière de l’Asr, pour sortir manifester, à travers des marches et des rassemblements, afin d’appeler au changement politique.