«Le minaret de la grande mosquée d’Alger s’effondrera au premier tremblement de terre»

«Le minaret de la grande mosquée d’Alger s’effondrera au premier tremblement de terre»

La troisième plus grande mosquée du monde risque d’être vulnérable aux forces dynamiques majeures dont les tremblements de terre, avertissent plusieurs experts en la matière à l’image du Pr.Abdelkrim Chelghoum, expert en génie parasismique et numérique et sismologie. Ce dernier déplore l’absence d’une étude approprié à ce genre d’ouvrage de grande envergure.

Le professeur Abdelkrim Chelghoum se dit inquiet de la grande minaret qui se repose sur un sol instable qui nécessitait une étude dynamique du sol en place et non seulement une étude géotechnique classique, celle d’un bâtiment en R+5 «Une étude dynamique du sol en place”. Malheureusement, déplore-t-il, “ce qui a été exécuté est une étude géotechnique classique, celle d’un bâtiment en R+5. Compte tenu de l’importance de l’ouvrage, composé, entre autres, d’un minaret de 265 mètres et d’une salle de prière de 150 mètres de côté, sans poteaux intermédiaires, l’étude mise en exécution est donc erronée»

L’expert suscité a plaidé à maintes fois à une solution radicale pour pallier ce problème avec des experts indépendants pour un audite «Beaucoup de zones d’ombre sur la méthodologie adoptée et les hypothèses de calcul persistent toujours. Or, dans cette catégorie de projets, les études d’exécution pour chaque partie d’ouvrage doivent être obligatoirement conçues et réalisées au millimètre près”, explique Chelghoum Abdelkrim. Dans le cas contraire, ajoute-t-il, le moindre effet secondaire engendré par une onde sismique peut déclencher des dommages incontrôlables au niveau de chaque élément de structure. Une esquisse de ce projet, suggère-t-il, devait être au préalable, présentée à une commission nationale d’experts indépendants, spécialisés dans les différentes filières, telles que le sol, la structure, les matériaux, le numérique… pour être discutée, critiquée afin d’apporter les modifications exigées par les contraintes géologiques, géodynamiques et physiques. Une fois cette phase passée, la même commission, affirme le Pr Chelghoum, doit être sollicitée pour affiner l’avant-projet détaillé de l’ouvrage avec toutes les conséquences qui peuvent en découler.»

Il est à rappeler, que la Grande Mosquée d’Alger pourra accueillir 120.000 fidèles et sera dotée d’un minaret de 300 m de hauteur. Le projet grandiose comprend plusieurs bâtiments indépendants, disposés sur un terrain d’environ 20 hectares avec une surface brute de plus de 400.000 m2, à Mohammadia à l’est de la capitale, en face de la baie d’Alger.

La grande mosquée d’Alger sera également composée d’ une salle de conférences, d’un musée d’art et d’histoire islamiques, d’un centre de recherches sur l’histoire de l’Algérie, de locaux commerciaux, d’un restaurant, de bibliothèques et d’un parking de 6.000 places.