Cela est arrivé le 30 janvier 1995: l’attentat du Boulevard Amirouche à Alger

Cela est arrivé le 30 janvier 1995: l’attentat du Boulevard Amirouche à Alger

C’était un lundi après-midi ensoleillé ce fameux 30 janvier 1995, le boulevard Amirouche grouille de monde, le ramadhan commence demain et tout le monde s’affaire à régler tous les derniers détails pour accueillir ce mois symbole de partage et de compassion. Un bus bondé de passagers, assurant la ligne Place des Martyrs-Place du 1er Mai, est paralysé depuis déjà dix minutes par les embouteillages.

Subitement, une Renault blanche, conduite par un jeune âgé de 17 ans, sort de la file pour foncer droit sur le commissariat central. Avant même que les policiers en faction ne comprennent ce qui se passe, un bruit assourdissant fait trembler les immeubles du quartier et voler en éclats les vitres. D’immenses flammes s’élèvent vers le ciel et transforment les lieux en un véritable brasier. Premier bilan : 38 personnes tuées et 256 autres blessées. Second bilan : 40 morts et 286 blessés, dont 55 dans un état jugé critique.

Quasi-instantanément, la paternité de cet attentat est attribuée aux GIA dont un groupe, Mowaqqi’un biddima’ (ceux qui signent par le sang) revendique dès le 1er février la responsabilité dans un communiqué qui figure le 2 février dans Al-Ansar, la publication londonienne des GIA. Qu’il s’agisse du gouvernement, des partis proches du pouvoir ou de l’opposition, tous condamnent fermement cet acte ignoble.

22 ans plus tard, le boulevard Amirouche s’est reconstruit, mais l’image de ce jour sombre dans l’histoire contemporaine algérienne hante encore les esprits.